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Acceuil 9 Entraînement 9 Vitesse 9 Vitesse et influence de la ferrure

À l’hippodrome, en ce qui concerne le poids, tout compte. De l’équipement du cavalier, à celui du cheval en passant par l’influence de la ferrure, l’entourage du cheval tente de réduire le poids porté par le cheval dans l’espoir de limiter sa dépense énergétique et donc d’améliorer sa vitesse.

Que dit la science à ce sujet ? Quel est l’impact du poids sur la vitesse du cheval ?

Pour étudier ces questions nous distinguerons les univers du Trot et du Galop qui appliquent des raisonnements différents. Au trot, la question du poids se pose notamment avec celle du ferrage sur laquelle nous nous pencherons. Au galop, le déferrage étant interdit, on étudiera cette question avec les handicaps et l’impact du poids ajouté au cheval.

L’influence de la ferrure sur la vitesse du trotteur 

Contrairement aux entraîneurs de galop en France, les entraîneurs de trot peuvent choisir de faire courir leurs chevaux déferrés, ou pieds nus. Au Galop, il est en France interdit de courir déferré chez les deux ans. Ensuite, il s’agit plutôt de déferrages permanents pour des chevaux qui ne sont pas confortables ferrés, que de stratégie de gain de vitesse. La réglementation varie suivant le pays.

Chez les trotteurs, cette technique relève d’une véritable stratégie et consiste à déferrer le cheval juste avant la course après une préparation minutieuse du pied du cheval. Le planning de déferrage est suivi avec attention afin de trouver un équilibre entre optimisation de la vitesse en course et usure du pied du cheval.

Un trotteur est considéré ferré quand « la moitié au moins de son sabot est munie d’une protection rigide et visible qui assure cette fonction pendant tout le temps de la course (à l’exception de la résine) ». Au contraire, un cheval est réputé déferré «lorsque son sabot n’est muni d’aucune protection ou est protégé uniquement par de la résine ». 

Les facteurs qui expliquent que le déferrage implique une amélioration de vitesse 

Légèreté

Un cheval déferré porte logiquement moins de poids, ce qui lui permet d’améliorer sa vitesse. Certes, il ne s’agit que de quelques 800 grammes gagnés (200g par fer environ), ce qui est dérisoire par rapport au poids du cheval, mais posé à l’extrémité du membre, ce poids alourdit la foulée et influe sur la locomotion.

Allures plus naturelles

Sans artifice ajouté au bout du membre du cheval les allures du trotteur sont plus naturelles, ce qui occasionne moins de fautes.

Irrigation et oxygénation

Lors de l’appui du pied, l’anatomie particulière du sabot procure au cheval un amortissement capital pour la qualité de la foulée. Les talons s’écartent, la fourchette s’étire, ce qui contribue à amortir mais surtout à comprimer les vaisseaux sanguins, augmentant la pression sanguine dans le sabot, ce qui chasse le sang vers le coeur. Au soutien, le pied se gorge à nouveau de sang. Lorsque le cheval est ferré, l’écartement du sabot et l’écrasement de la fourchette sont moins important puisque retenus par le fer. Ainsi le déferrage permet un système de pompe sanguine qui permet une bonne oxygénation du sang et une perfusion optimale des tissus. L’efficacité de cette pompe « aspirante – refoulante » dépend du cheval (tolérance au déferrage, état du pied et de la corne), de son type de ferrure (présente ou non, ainsi que d’autre types de protection comme la résine), mais aussi du type de piste (dure ou amortissante) sur lequel il évolue.

Déferré, la surface sur laquelle court le cheval peut également avoir un effet néfaste sur le pied en termes d’usure, de développement de sensibilité voire de lésions plus profondes, notamment lorsqu’elle est très abrasive.

Exemple : influence de la ferrure sur la place à l’arrivé et sur le niveau de course à Vincennes au trot attelé 

Grâce aux données récoltées par Arioneo, nos experts en data science ont pu vérifier ces théories. Voici les conclusions auxquelles ils sont arrivés.  

influence de la ferrure

Résultats par les chiffres :

  • Les chevaux ferrés partent plus souvent à la faute que les chevaux déferrés quel que soit le niveau de la course. Par ailleurs, plus le niveau de la course augmente, plus la proportion de chevaux partant à la faute augmente.
  • L’influence de la ferrure est plus grande pour les courses de classe que pour les courses de groupes. Les chevaux déferrés ont plus de chance de gagner dans les courses de classe. Cette différence est moins marquée pour la 3e place, cependant les chevaux arrivant 3e sont le plus souvent déferrés. La différence est encore moins marquée pour la 5e place, ou il y a presque autant de chevaux déferrés et de ferrés. Bien sûr, cette statistique s’explique aussi par le fait que les entraîneurs choisissent de déferrer leurs chevaux lorsqu’ils pensent que leurs partants ont de bonnes chances: le cheval est prêt à gagner donc on le déferre pour mettre toutes les chances de son côté. Ainsi, il est logique que statistiquement les gagnants soient le plus souvent déferrés.
  • Les déferrés des postérieurs ont de meilleurs résultats que les déferrés des antérieurs, et dans la plupart des cas que les chevaux ferrés.

Ainsi, la question de la ferrure chez les chevaux de course de trot est à prendre en compte lors de l’élaboration de la stratégie de course et peut influencer positivement ou négativement la vitesse du cheval. Mesurer les différences de vitesse à l’entraînement, ferré et deferré, peut permettre de mettre des données objectives sur les préférences de ses chevaux. Grâce à l’outil d’édition de chaque entraînement, chacun d’eux peut être qualifié (ferrure, type de travail, piste, qualité du terrain, etc), cela afin de faciliter le travail de comparaison et apporter un éclairage nouveau sur les décisions de ferrure.

Mots-clés : ferrure, vitesse, chevaux de course, stratégies de course, trot, galop