Le retour au travail après une blessure ou une période de repos au pré est une période délicate pour le cheval athlète. Plusieurs enjeux se posent et les travaux de remise en forme sont accompagnés de questionnements. Comment optimiser le retour de la performance en minimisant le risque de blessure ? Comment savoir si la charge de travail augmente trop vite, pas assez ? Comment être certain que le cheval a retrouvé l’ensemble de ses capacités ?
La période inédite que nous traversons et l’arrêt total des courses pendant plus de deux mois a causé à toute la filière des inquiétudes, des doutes, des interrogations sur de nombreux sujets. Le travail des chevaux en fait partie. Certains ont fait le choix d’arrêter tout à fait les chevaux, d’autres de les travailler plus légèrement faute d’effectif, mais tous ont été contraints de revoir leurs plannings d’entraînement. Les échéances ne sont plus les mêmes, les courses visées ont changé, et le travail de chaque cheval a donc été adapté en conséquence.
En trois points simples, les data analystes d’Arioneo vous livrent quelques clés pour accompagner le retour au travail de vos chevaux grâce aux données EQUIMETRE.
Adapter graduellement la charge de travail
La reprise du travail est une période délicate et propice aux blessures, les protocoles vétérinaires de retour au travail recommandent un retour progressif afin de ne pas brûler les étapes. Les données Equimetre et l’analyse de la fréquence cardiaque peuvent aider à détecter des douleurs et des problèmes respiratoires.
L’objectif du retour au travail étant le retour en course, la question se pose donc de savoir quand le cheval est de nouveau prêt à courir. Comment savoir si l’augmentation progressive de la charge de travail a porté ses fruits ? Le cheval a-t-il retrouvé son état de forme antérieur à l’interruption de son travail ? Pour le savoir, trois points clés peuvent aider à répondre à ces questions.
Comparer avec l’état de forme d’avant la pause : si des données d’entraînement antérieures à l’interruption du travail sont disponibles, celles-ci peuvent servir de référence. En effet, si le cheval a déjà montré de belles qualités en course, les données d’avant cette course réussie montrent à quoi doivent ressembler les entraînements du cheval lorsqu’il est au meilleur de sa forme. Ainsi, en comparant deux entraînements similaires (vitesses, distance et déroulé du travail similaires), grâce à l’outil Comparaison de la plateforme Equimetre par exemple, il est pertinent de comparer les niveaux de récupération du cheval. Un cheval ayant retrouvé son état de forme doit alors présenter des niveaux de FC pour les récupérations rapide et à 15 minutes au moins aussi basses que lors de ces entraînements références.
Comment choisir l’entraînement référence ?
L’exercice qui servira à effectuer la comparaison peut être un travail de vitesse, même sur une courte distance.
On peut par exemple effectuer un travail en progression suivi d’une accélération franche sur 600m. Veillez à toujours comparer ce qui peut l’être (type de sol, qualité du terrain, météo, etc.).
Comparer avec un bon cheval : dans le cas où l’on ne dispose pas d’entraînement référence pour le même cheval, le même procédé peut être mené à bien à l’aide d’un entraînement référence d’un autre cheval. Choisir un bon cheval ayant montré des performances en courses et sélectionner un de ses entraînements comparables peut donner de bonnes idées sur le niveau de forme du cheval qui doit reprendre la course.
Comparer les temps intermédiaires avec les temps intermédiaires de la course visée : pour compléter les analyses précédentes, étudier les temps de course et les comparer aux temps à l’entraînement peut aussi donner une idée claire du niveau du cheval. Pour cela, on peut chercher les temps intermédiaires passés de la course visée et les comparer aux derniers travaux de vitesse du cheval. On peut alors prêter attention à trois éléments :
1. Veiller à comparer les temps de course avec des entraînements qui peuvent y être comparés (distance, terrain, qualité du terrain, météo)
2. Concentrer la comparaison sur les temps intermédiaires en superposant les temps intermédiaires de course avec ceux de l’entraînement. On peut alors obtenir une bonne idée des aptitudes de vitesse du cheval pour la course visée. Le tableau des temps intermédiaire présenté à chaque entraînement sur la plateforme Equimetre est un bon outil pour réaliser cet exercice.
3. Afin d’évaluer si le travail de vitesse a demandé beaucoup d’effort au cheval, on peut étudier la récupération du cheval et l’évolution de son rythme cardiaque pendant cet effort. Si à l’entraînement, sur un sol comparable à celui de la course référence, les données de vitesses du cheval montrent des temps intermédiaires inférieurs à ceux de la course et que la récupération pour cet entraînement est bonne, les données d’entraînement indiquent que le cheval est prêt à courir.
Ici le cheval montre à l’entraînement des aptitudes de vitesse à la hauteur de la course visée
Ici le cheval ne montre pas à l’entraînement des aptitudes de vitesse à la hauteur de la course visée