EXPLORER NOTRE  BLOG 

Tirez parti de votre expertise grâce à nos articles de blog

Accueil 9 Physiologie 9 Le conditionnement du cheval athlète

Le conditionnement du cheval athlète s’opère par des changements physiologiques. En effet, lors de l’entraînement, son corps s’adapte aux charges exercées sur les différents systèmes squelettiques, musculaires et cardiovasculaires qui le composent.

Comment ces différents systèmes s’adaptent-ils ? Quel est l’objectif de leur conditionnement ? 

Le conditionnement du squelette

Le conditionnement consiste en la stimulation du système physiologique du cheval, grâce à l’augmentation progressive de la charge de travail. Chaque système stimulé augmente ainsi sa capacité à résister à cette charge.

De ce fait, le conditionnement du squelette commence par l’application d’une force biomécanique. Lors de l’entraînement, la force exercée sur les os entraîne une légère déformation sur ces derniers. Cette contrainte de compression entraîne une déformation minime. 

La déformation est le signal de la construction du tissu osseux : elle augmente la force des os, ce qui amène à moins de déformation, jusqu’à ce qu’un équilibre acceptable soit atteint. Cette construction des tissus osseux prend du temps. Ils sont les plus longs à s’adapter aux contraintes imposées par la préparation athlétique.

infographie onboarding avec les Data Success Manager

Il a d’ailleurs été démontré que, de manière générale, tous les aspects du squelette, non seulement les os mais aussi le cartilage, les tendons et les ligaments, présentent des propriétés similaires. Pour les adapter aux contraintes très importantes associées aux efforts demandés aux chevaux, il suffit de quelques épisodes de charge sur ces éléments pour activer leur processus d’adaptation.  Cependant, il faut ensuite un temps relativement long pour qu’ils répondent à cette activation.

Le squelette diffère des autres éléments sur quelques points : 

  • Les os peuvent se conditionner tout au long de la vie du cheval, contrairement aux tendons ou au cartilage.
  • La réactivité du cartilage et des tendons diminue après que le squelette ait atteint son stade de maturité. Ainsi, le conditionnement du cartilage et des tendons doit s’opérer à un âge relativement jeune du cheval. On considère que des poulains jouant ensemble produisent assez de déformation sur ces systèmes pour les stimuler.

Le conditionnement des muscles squelettiques

Les muscles squelettiques sont les muscles reliés au squelette, agissant sous le contrôle du système nerveux central du cheval. Le conditionnement des muscles squelettiques sont importants dans le développement des capacités d’un cheval car des muscles entraînés sont ainsi capables de produire plus d’énergie, en extrayant de plus en plus d’oxygène du sang.

Le métabolisme aérobie se produit dans de petites structures appelées mitochondries, situées dans les fibres musculaires. Le conditionnement entraîne une augmentation de leur taille et de leur nombre dans les muscles squelettiques, lorsque ces derniers produisent un effort.

Les différents types de fibres

Ces muscles sont composés de différents types de fibres musculaires, possédants chacune des caractéristiques particulières :

Les fibres musculaires de type IIX : utiles pour les exercices rapides, mais se fatiguent rapidement car n’ont pas un grand nombre de mitochondries qui leur permettent de créer beaucoup d’ATP.

    • Fibres musculaires à contraction rapide
    • Production d’ATP glycolytique
    • Production d’acide lactique
    • De courte durée, facilement fatiguées

Les fibres musculaires de type IIA : contrairement au type IIX, elles disposent de mitochondries pour maintenir plus longtemps à une intensité d’exercice relativement faible. 

    • Fibres à contraction rapide/lente
    • Production d’ATP glycolytique
    • Production d’ATP oxydative
    • Producteurs et consommateurs d’acide lactique
    • Durée moyenne

Les fibres musculaires de type I : plus lentes que la fibre IIA, mais produisent plus de mitochondries, ce qui leur permet d’être plus résistantes à la fatigue.

    • Fibres musculaires à contraction lente
    • Production oxydative d’ATP
    • Consommateurs d’acide lactique
    • Longue durée, résistant à la fatigue

➡️ Pour en savoir plus sur la création d’énergie chez le cheval de course, nous vous conseillons cet article.

L’adaptation des muscles squelettiques

Le conditionnement des muscles du cheval suivent le principe de spécificité : chaque intensité d’exercice a un effet sur un type de fibre spécifique. 

Exercice prolongé d’intensité faible :

  • Phase 1 (7 semaines) → Augmentation des fibres de type I
    • 5 jours/semaine
    • FC 150 bpm
    • 15min/jour

Exercice d’intensité modérée à forte :

  • Phase 2 (9 semaines) → Augmentation des fibres de type IIA
    • 3 jours/semaine entraînement d’intensité modérée (8min à 170 bpm)
    • 2 jours/semaine entraînement à haute intensité (6min à 200 bpm)

Exercice d’intensité forte :

  • Phase 3 (18 semaines) → Augmentation des fibres de type IIX
    • 3 jours/semaine entraînement d’intensité modérée (8min à 170 bpm)
    • 2 jours/semaine d’entraînement à haute intensité (8,5 minutes à 200 bpm)

Le conditionnement du système cardiovasculaire

L’objectif du conditionnement du système cardiovasculaire est d’augmenter le débit cardiaque du cœur. En augmentant la taille et la force du cœur du cheval, on augmente ainsi le volume d’éjection systolique. Le cheval peut ainsi améliorer sa capacité à envoyer de l’oxygène aux muscles sollicités lors d’un effort, lesquels peuvent soutenir un effort plus important, permettant aux os de se développer avec la charge de travail.

En effet, le système cardiovasculaire est central et conditionne le fonctionnement des autres systèmes du corps du cheval. Il permet la distribution de l’oxygène et du carburant à tout le corps du cheval. De plus, il collecte, et élimine, la chaleur et l’acide lactique.

Au fur et à mesure de l’augmentation de l’intensité de l’exercice, le système cardiovasculaire est confronté à certaines difficultés

Au-dessus de 60% de la FCmax, des choix doivent être faits car le débit cardiaque disponible commence à s’épuiser.

    • Diminution de l’apport d’acide lactique au foie
    • Diminution de l’apport de glucose au foie

Au-dessus de 90 % de la FCmax, le cheval a des difficultés à dissiper la chaleur, il a très chaud et finit par être contraint de ralentir.

Si pour les os et les muscles squelettiques, il est question de plusieurs mois pour leur adaptation, l’augmentation de la capacité cardiovasculaire ne nécessite que quelques semaines d’exercices à haute intensité

➡️ Pour en savoir plus sur les 3 systèmes fondamentaux du cheval de course, nous vous conseillons cet article.

Conclusion

Le conditionnement du cheval athlète est donc une partie intégrante de son entraînement. Il repose sur le principe de la charge progressive, ce qui permet au cheval de fournir un effort dans le cadre de ses dispositions physiques et mentales. Grâce au conditionnement de son système physiologique, le cheval arrive ainsi à performer à haut niveau, tout en minimisant le risque de blessures, induites par un manque de préparation. 

Mots clés : conditionnement, squelette, fibres musculaires, système cardiovasculaire

Sources :

Effects of equine conditioning: Equimed – Horse Health Matters (no date) EquiMed. Available at: https://equimed.com/health-centers/fitness-and-conditioning/articles/effects-of-equine-conditioning (Accessed: 06 July 2023).

How to get the most out of each horse? Common mistakes and how to avoid them (2023) YouTube. Arioneo. Available at: https://www.youtube.com/watch?v=Zz96ZD00cWU (Accessed: 06 July 2023).