1. L’impact de la pente chez l’athlète humain
Chez l’humain, en montée les muscles sont plus sollicités et demandent des dépenses énergétiques plus importantes à vitesse égale. À l’inverse, sur une pente descendante, les dépenses énergétiques demandées sont inférieures, et atteindre une vitesse donnée est plus facile. L’accélération causée par une pente descendante s’explique par le gain d’énergie issu du déplacement du centre de gravité du corps avec la baisse d’altitude. Une pente permet même d’atteindre des vitesses sur-maximales, supérieures aux vitesses maximales atteintes par le sportif lors de son entraînement. L’entraînement en vitesse sur-maximale, atteinte grâce à une descente par exemple, permet d’ailleurs au sportif sprinter de mieux connaître ses allures et son corps lorsqu’il atteint sa vitesse maximale. Par ailleurs une alternance entre un entraînement en montée et un entraînement en descente permet à l’athlète humain d’élever sa vitesse maximale. On note toutefois que la perte de vitesse dans les montées est deux fois supérieure au gain de vitesse relevé dans les descentes.
2. Liens entre vitesse et pentes ascendantes chez le cheval
Au contraire de ce qui était attendu, les vitesses maximales atteintes en course survenaient lorsque la pente du terrain était neutre. Dans tous les autres cas de pentes, que celles-ci soient ascendantes ou descendantes, les vitesses diminuaient. Ainsi lorsqu’il est confronté à une pente, une montée, ou une descente, le cheval réduit sa vitesse.
Les données récoltées sur des pentes ascendantes corroborent l’hypothèse d’une limite de puissance métabolique à la vitesse. Plus la montée est raide, plus l’effort à fournir pour le cheval est important. Dans une course en montée, cela signifie que les chevaux possédant un meilleur métabolisme se distingueront des autres par leur capacité à compenser le coût énergétique additionnel occasionné par la pente par de meilleures mobilisations énergétiques qui leur permettront de maintenir leur vitesse constante.
3. Liens entre vitesse et pentes descendantes chez le cheval
En revanche, en descente on observe une baisse de vitesse lorsque l’on s’attendait à ce que la baisse de puissance requise explique une augmentation de la vitesse. Le fait que les chevaux ralentissent aussi en descente prouve que d’autres facteurs que des facteurs métaboliques interviennent pour expliquer la vitesse. Ce n’est pas seulement l’efficacité du cœur et des muscles, sources de l’apport général d’énergie, qui influe sur la vitesse.
Comment expliquer que les chevaux doivent réduire leur vitesse lorsqu’ils abordent une descente ? Quels sont les autres facteurs qui peuvent expliquer un ralentissement conséquent des chevaux en descente ?
En descente, le poids du cheval est amené à se déplacer vers l’avant, sur l’avant main de l’animal. Ainsi, une plus grande consommation d’énergie des antérieurs justifie une petite partie du ralentissement observé mais celle-ci est considérée comme négligeable. Deux principales hypothèses sont avancées par les scientifiques.
Tout d’abord, la baisse de la vitesse en descente pourrait s’expliquer par des aptitudes musculaires et tendineuses des antérieurs différentes chez le cheval et chez l’homme. Chez le cheval, les fibres des muscles des antérieurs sont plus courtes que celles des hommes, et la structures des tendons extenseurs des genoux équins sont moins efficaces pour lutter contre la compression des membres induite par la gravité. Ainsi ces facteurs ne permettraient pas au cheval d’affronter la descente avec autant d’efficacité que l’homme. Dans le cas où cette hypothèse serait vérifiée, un travail d’entraînement effectué en descente permettrait au cheval d’adapter sa musculature et ses tendons à ce genre d’efforts et l’on verrait ses capacités dans la pente augmenter.
Mais d’autre part, et de façon plus probable, on pourrait aussi expliquer ce ralentissement dans la descente par un fonctionnement mécanique des membres antérieurs, inhérent au cheval, qui n’est pas propice à de grandes vitesses dans les descentes. Si c’était cette hypothèse qui prévalait, un travail dans la pente n’aiderait en rien à améliorer la vitesse du cheval en descente, et occasionnerait même des risques de blessures en poussant un squelette et une musculature ne permettant pas, du fait de leur constitution, d’atteindre de grandes vitesses en descente. Il se pourrait ainsi que la difficulté pour les chevaux à conserver une grande vitesse en descente soit finalement due à la simplicité anatomique de leurs antérieurs qui limite la résistance au poids et la stabilité.
Une dernière hypothèse, peu considérée par les scientifiques, est l’influence de la psychologie du cheval, ou l’influence de son libre-arbitre. Difficiles à évaluer, ces paramètres de peur, le réflexe de préservation de son intégrité, sa volonté de garder le contrôle de son allure, peut varier selon les chevaux et expliquer en partie pourquoi ces derniers vont avoir tendance à ralentir dans les descentes.
Conclusion
La réponse à cette question nécessite des études complémentaires. Les équipes d’Arioneo mettent au quotidien leur savoir-faire dans la réalisation d’études et la conception d’algorithmes afin d’être en mesure de contribuer à la recherche pour pouvoir un jour trancher ce débat.
Mots-clés : pente, vitesse, dépense énergétique, inclinaison du terrain, puissance métabolique, topographie