Le coup de sang chez le cheval (aussi appelé myosite, maladie du lundi ou encore rhabdomyolyse d’exercice) est un terme utilisé pour décrire une destruction des fibres musculaire suite à un effort inadapté à la condition physique du cheval. Il est lié à une perturbation de l’équilibre de la cellule musculaire, et engendre une inflammation des muscles du cheval.
Comment les données peuvent-elles permettre de prévenir le risque de coup de sang chez le cheval de course ?
Dans cet article, nous vous proposons de découvrir l’histoire d’Arion, dont l’analyse des données d’entraînement a permis d’éviter une myosite.
➡️ Afin d’en apprendre plus sur les coups de sang, nous vous recommandons de lire cet article théorique.
Contexte
– Arion est un hongre de 5 ans.
– Il a des antécédents de coups de sang réguliers.
– Il a présenté une mauvaise récupération suite à un exercice intense, peu de temps après avoir effectué un galop sur le gazon.
Les indicateurs que l’on va utiliser pour l’analyse sont les suivants :
- Temps pour redescendre à 120 BPM – Ce paramètre mesure la durée en minutes que met le coeur d’un cheval pour redescendre sous les 120 battements par minute.
- Temps pour redescendre à 100 BPM – Ce paramètre mesure la durée en minutes que met le coeur d’un cheval pour redescendre sous les 100 battements par minute.
- Distance de l’effort – Ce paramètre nous permet de comparer l’intensité des efforts analysés.
Analyse des données d’entraînement d’Arion
Le 23/02, Arion s’est entraîné sur un gazon de 2 755m avec une vitesse maximale de 36,5km/h. Trois jours plus tard, le cheval a effectué un travail d’environ 900m sur le sable avec une vitesse moyenne de 36,8km/h. Ce travail était donc censé être moins intense.
Données issues de la plateforme Equimetre
Comparaison
On constate grâce au temps pour redescendre à 120 BPM que la récupération était mauvaise le 23/03 après l’entraînement sur le gazon. Cependant, on remarque que la récupération s’est encore dégradée après l’entraînement du 26/02, alors même que l’intensité était moins forte.
Interprétation
Grâce à l’historique de données collectées, on peut remarquer que les valeurs de récupération sont différentes de la normale. Après avoir analysé cette mauvaise récupération et connaissant les antécédents de ce cheval, l’entraîneur décide de réaliser un prélèvement sanguin afin d’expliquer cette soudaine anomalie. Il est possible que les deux travaux aient été peut-être trop rapprochés pour l’organisme du cheval.
Les résultats de la prise de sang témoignent d’un dysfonctionnement musculaire. En effet, nous pouvons observer qu’un vieux problème musculaire a ressurgi.
Résultat de la prise de sang d’Arion
En effet, on remarque que le taux d’AST est au-dessus de la normale. Si la prise de sang avait été effectuée plus tôt, le taux de CK aurait probablement été élevé. Ce dernier augmente quelques heures après la dégradation des cellules musculaires, mais n’est pas détectable longtemps dans le sang, contrairement au taux d’AST qui peut rester plusieurs jours.
À la suite de la prise de sang et à l’analyse des données Equimetre, le cheval est arrêté.
Résultat
Après examination, le vétérinaire signale que le cheval aurait fait une myosite s’il avait continué l’entraînement. La myosite est une inflammation des muscles qui survient généralement après un effort physique. Elle est liée à la dégradation des cellules musculaires. Le suivi de l’entraînement d’Arion a donc permis de le préserver et de lui éviter une myosite.
Conclusion
La collecte et l’analyse des données d’entraînement peuvent contribuer au travail de prévention de la myosite chez le cheval. En effet, le suivi régulier de la fréquence cardiaque et de la locomotion du cheval constitue un outil de détection et de prévention. Une mauvaise récupération ou un raccourcissement de la foulée pendant l’effort peut être synonyme de problème sous-jacent. En détectant le problème en amont, il est possible d’ajuster l’entraînement, ou bien d’effectuer des examens complémentaires afin d’éviter l’apparition d’un problème plus grave.
Mots-clés : myosite, coup de sang, cheval de course, prévention, equimetre, cas pratique