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Home 9 Entraînement 9 Locomotion 9 Prévenir les risques de boiteries chez le cheval de course

Analyser la locomotion de ses chevaux permet de détecter des blessures ou des signes avant-coureurs de pathologies. En effet, si une gêne est présente dans un membre, le cheval va adapter sa façon de se déplacer afin de soulager sa douleur. 

Comment les données récupérées par EQUIMETRE permettent-elles de détecter une douleur locomotrice ? Quelles situations nécessitent une vigilance de la part des entraîneurs ? 

Détecter des blessures et des boiteries naissantes

Réussir à diagnostiquer une douleur avant qu’elle ne se transforme en blessure est l’un des principaux objectifs d’EQUIMETRE. Suivre les valeurs de symétrie, de régularité, de cadence et d’amplitude permet d’effectuer un suivi longitudinal et complète l’analyse de la fréquence cardiaque.

Comment sont modifiés les paramètres locomoteurs à la suite d’une douleur ? Comment les données de régularité et de symétrie évoluent-elles ?

Le suivi de la symétrie pour détecter une future boiterie

Un cheval qui souffre modifie ses allures et sa locomotion dans le but de soulager son membre blessé. L’objectif est de limiter les efforts supportés par ce membre, en termes de durée et de poids supporté. Afin de réduire le temps d’appui, le membre n’est posé qu’un bref instant avant d’être soutenu. Un cheval qui souffre compense avec l’autre côté en reportant son poids. Il n’est donc plus du tout symétrique.

L’augmentation de la cadence: un avertissement intéressant

Une augmentation de la cadence peut être synonyme de douleur. En effet, si un membre est douloureux, le cheval ne mettra pas toute la puissance nécessaire à la tenue d’une bonne amplitude, et il devra donc faire des foulées plus fréquentes pour tenir la vitesse demandée. En plus de cela, la symétrie et la régularité se dégradent. Au trot, la dégradation de la symétrie est particulièrement frappante. Le diagonal du membre blessé a un temps de pose très réduit en comparaison de celui n’étant pas blessé. Les deux diagonaux n’effectuent plus le même travail. La régularité quant à elle apporte moins d’indications. Ainsi, surveiller la valeur de symétrie d’un jeune cheval permet de connaître sa valeur de référence et de pouvoir surveiller un début de gêne chez un cheval.

Toute anomalie de cadence ou amplitude doit être investiguée. Un cheval blessé réduit son amplitude afin de diminuer la force exercée sur ses appuis. Pour accélérer, il privilégie donc l’augmentation de sa cadence en essayant de limiter au maximum son amplitude (Barrey, Auvinet and Couroucé, 1995). Si à une vitesse donnée, la cadence est beaucoup plus élevée qu’à l’accoutumée, cela peut être le signe d’un problème sous-jacent qu’il serait pertinent d’investiguer si la situation ne s’améliore pas.

Prévenir les risques par un entraînement équilibré

 

Un entraînement monotone favorise les risques de pathologies locomotrices. Connaître les exercices risqués et détecter quels chevaux sont plus susceptibles d’être atteints permet un meilleur contrôle des risques. Au galop, comment la corde peut-elle être un risque suivant la latéralisation des chevaux ? Pourquoi une grande amplitude naturelle est-elle un facteur de risque ?

Corde VS pied de galop préféré

Nous avons vu que chaque cheval avait un pied de galop privilégié. L’antérieur associé à ce côté est donc plus entraîné que l’autre dans la mesure où le cheval galope plus souvent dessus. Cet antérieur est ainsi moins fragile car plus musclé (Rooney, 1983). Or, l’antérieur de galop est soumis à beaucoup plus de contraintes et cela est particulièrement vrai dans les virages (Cogger et al., 2006). Ainsi dès que le cheval change de pied pour être du côté où il est le moins à l’aise, son risque de blessure est accru. Faire courir un cheval droitier sur une piste corde à gauche présente aussi plus de danger que si le cheval avait été gaucher. Durant le virage à gauche, l’antérieur gauche subira des contraintes plus fortes que l’antérieur droit. Cependant, son antérieur gauche est aussi plus fragile que le droit et une blessure pourrait subvenir.

Les grandes amplitudes naturelles nécessitent une musculature puissante

Une grande amplitude, bien que bénéfique en course est aussi à manier avec précaution. Les membres se posant plus loin du corps et plus vite, les forces qui leurs sont appliquées sont aussi plus grandes. Les efforts que doivent supporter les membres étant plus importants, il y a plus de risques qu’une blessure survienne. Il est donc judicieux d’attendre que les jeunes chevaux ou les chevaux qui reprennent l’entraînement aient eu le temps de se muscler correctement avant de leur demander des vitesses trop importantes.

Ainsi, le choix de la corde est primordial pour donner les meilleurs résultats mais aussi pour préserver les chevaux. Demander des vitesses maximales à des chevaux jeunes ou manquant de force peut se révéler dangereux surtout s’ils possèdent une grande amplitude qui est un des principaux facteurs de risques identifiés.

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