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Bien que la cadence ou l’amplitude soient des paramètres clés, objectiver la locomotion nécessite la mobilisation d’autres outils. En effet, d’autres indicateurs peuvent fournir des informations différentes lorsqu’il s’agit de décrire la manière de se mouvoir d’un cheval. La cadence et l’amplitude donnent des informations sur la façon d’accélérer du cheval. Or il peut aussi être utile de comparer les foulées entre elles. La régularité et la symétrie des foulées du cheval de course sont les deux indicateurs de ces paramètres. Dans ce blog nous allons analyser la locomotion sous le prisme de la régularité et de la symétrie.

1. La régularité, gage de qualité ?

La régularité est définie au trot ou au galop. Elle est un indicateur de la similarité d’une foulée avec la précédente. Si l’on compare une foulée avec la suivante, elles ne seront jamais parfaitement identiques. En effet, deux foulées consécutives n’auront jamais exactement la même amplitude ou la même durée. Basiquement, la régularité étudie la variation d’amplitude et de cadence d’une foulée avec la précédente.

Ainsi en comparant la distance parcourue par 5 foulées de galop consécutives, il apparaît que deux foulées n’ont jamais exactement la même taille bien que restant d’amplitude proche. Sur cette exemple, l’amplitude serait de 7m54 (en effectuant la moyenne de toutes ces valeurs) or, aucune foulée ne fait exactement 7m54.

 

symétrie du cheval

Plus les foulées sont différentes les unes des autres, c’est-à-dire plus la régularité est faible, plus le corps dépense de l’énergie pour maintenir l’allure. Un manque de régularité induit un manque d’efficacité et donc un surcroît d’efforts pour le cheval. De ce fait, en règle générale, les chevaux performants possèdent de bons indices de régularité. Une grande régularité est aussi le signe d’un bon équilibre.

La régularité n’est pas une valeur fixe mais dépend au contraire de nombreux paramètres. Elle augmente avec l’âge et l’entraînement et est donc un témoin de l’amélioration de la coordination d’un cheval. En revanche à vitesse élevée, elle baisse : il est plus difficile pour le cheval de maintenir une foulée fluide et propre quand il approche ses limites. De plus, il est possible de relier la régularité à la cadence ou à l’amplitude : une augmentation de la cadence induit une augmentation de la régularité : les foulées durant moins longtemps et s’enchaînant à un rythme soutenu, cela « force » le cheval à les maintenir toutes identiques afin de conserver cette allure. Au contraire, plus les foulées sont grandes plus la régularité baisse dans la mesure où cela induit un mouvement éloigné du centre de gravité du cheval qui est donc moins à même de contrôler son déroulement (LELEU, GLORIA, RENAULT and BARREY, 2010).

Ainsi, la régularité compare deux foulées consécutives en étudiant leurs variations temporelles et spatiales. Elle témoigne d’une foulée efficace qui appuiera une bonne gestion énergétique.

 

2. La symétrie, synonyme de performance ?

La symétrie ne peut être définie qu’au trot. En effet, elle compare les mouvements du diagonal droit avec le gauche. Au galop, les deux diagonaux n’effectuant pas les mêmes mouvements, la symétrie ne peut être calculée.

Tous les chevaux étant gaucher ou droitier, cette dissymétrie induit une musculature différente des deux côtés. De ce fait, la poussée des postérieurs n’est pas identique à gauche et à droite. Au trot, les deux diagonaux doivent propulser le cheval vers l’avant à tour de rôle et sont donc soumis à la force du postérieur associé pour effectuer le mouvement.

La symétrie mesure la variation spatiale et temporelle qu’il existe entre le mouvement du diagonal droit et celui du diagonal gauche. Dans l’idéal, les deux diagonaux parcourent la même distance et donnent lieu à un temps de planer identique, or cela n’est jamais vérifié en pratique. L’écart antérieur-postérieur est variable de même que les temps de suspension, les temps de poser et les distances parcourues. Tout comme la régularité, la symétrie s’améliore avec l’âge et l’entraînement qui va gommer les dissymétries naturelles.

Un manque de symétrie mène à une usure prématurée des membres et des sabots dans la mesure où le cheval doit en permanence compenser l’asymétrie de l’allure. Les chevaux peu symétriques ont aussi tendance à manquer d’équilibre notamment dans les courbes (LELEU, GLORIA, RENAULT and BARREY, 2010). Il est cependant normal d’observer une baisse de symétrie à vitesse élevée. De même, les trotteurs sont moins symétriques montés que attelés (LELEU, GLORIA, RENAULT and BARREY, 2010).

Ainsi, les deux diagonaux n’effectuant pas le même mouvement, il est possible de mesurer cette disparité afin de définir la symétrie. Les chevaux présentant des défauts de symétrie sont en moyenne moins performants et plus à risques concernant les blessures.

La régularité contrôle la différence de distance entre une foulée et sa précédente.

La symétrie contrôle la différence de distance entre le diagonal droit et le diagonal gauche.

 

3. Les défaults de régularité ou de symétrie

Un suivi régulier de la symétrie et de la régularité permet de mieux connaître ses chevaux, de vérifier leur progression ou de détecter des douleurs.

Il faut cependant bien garder à l’esprit qu’un cheval n’est jamais parfaitement symétrique ou régulier. Chaque cheval étant droitier ou gaucher, il possède naturellement une asymétrie. De plus, une foulée ne se répliquera jamais en tous points identiques dû aux nombreux paramètres physiques à prendre en compte. Il s’agit de comparer un cheval avec lui-même ou avec un autre et non avec une valeur arbitraire.

Un entraînement bien mené doit permettre d’améliorer la symétrie des chevaux en favorisant une musculature harmonieuse et en cherchant à gommer les disparités naturelles. Il est à cet effet utile de savoir quel cheval est droitier et quel autre est gaucher afin de pouvoir adapter les exercices en préservant le moral des chevaux. 

De ce fait, il est pertinent de suivre l’évolution de ces deux paramètres. Outre l’assurance d’un travail équilibré, cela permet de détecter en avance d’éventuelles blessures.

 

 En cas de blessure, afin de soulager le membre douloureux, l’allure se modifie pour reporter du poids sur les membres sains. Ainsi la régularité et la symétrie baissent. Toute variation importante d’une séance à l’autre est une alerte pour l’entraîneur. En fonction du ressenti de l’entraîneur et de l’histoire vétérinaire du cheval, des données objectives de symétrie et de régularité nourrissent la décision d’investiguer une éventuelle blessure et fournissent des informations précieuses au vétérinaires le cas échéant.

Ainsi, l’entraînement mène à une amélioration de la symétrie et de la régularité. Suivre ces valeurs et les comparer dans le temps permet donc de détecter rapidement un problème et de vérifier l’efficacité des travaux.