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Accueil 9 Entraînement 9 Conditionnement VS entraînement : quelles différences ?

Le conditionnement et l’entraînement du cheval sont des termes que l’on pourrait confondre. Si les deux termes entraînent une amélioration de ses capacités, ils n’ont pas les mêmes effets sur le cheval. À travers cet article, vous découvrirez le principe du conditionnement et ses effets, ainsi que ceux de l’entraînement.

Le principe du conditionnement

Une surcharge progressive

Le conditionnement, chez le cheval comme chez tout athlète, suit le principe de la surcharge progressive. Cela consiste au fait de stimuler le système physiologique du cheval grâce à une augmentation progressive de la charge de travail. Il est nécessaire d’effectuer cette pression progressive sur le système du cheval, car si ce dernier est déjà capable de gérer cette pression, alors le cheval n’a aucune raison de réaffecter des ressources précieuses pour effectuer un changement.

La difficulté du conditionnement est ici : trouver le juste milieu entre maintenir la progression du fitness du cheval, tout en ne causant pas de blessure.

Il est important de noter que seul le système qui a été stimulé répondra au changement et le changement sera formulé spécifiquement pour répondre à cette stimulation. Les différents systèmes du cheval ne changent pas à moins d’avoir été stimulés à ce changement, et ne changent que pour répondre à une pression spécifique.

La conservation des ressources

Dans la nature, le cheval agit pour préserver au maximum ses ressources métaboliques. Le seul effort nécessaire qu’il pratique est celui de la recherche de nourriture, afin de subvenir à ses besoins vitaux. 

Cela veut donc dire que, naturellement, le cheval préserve au maximum ses ressources en faisant l’effort minimum pour y parvenir. Pour parvenir au conditionnement, le cheval doit faire face à une contrainte. Ainsi, le conditionnement prend sa source dans le fait de donner au cheval une raison de changer.

Les effets du conditionnement chez le cheval

L’amélioration des systèmes physiologiques

Nous avons défini quel était le principe du conditionnement, voyons maintenant ses effets sur le cheval.

Le conditionnement du cheval prend sa source dans les changements physiologiques. Conditionner un cheval est ce qui lui permet de dépasser ses limites : courir plus vite, être plus endurant, avoir plus de fitness. Le but du conditionnement est de développer les différents processus faisait partie du corps du cheval, qui le limitent :

  • Les os deviennent plus forts et épais.
  • Le cœur grossit grâce à l’augmentation du volume, due à la fois à une hypertrophie du muscle et à une augmentation de capacité des cavités ventriculaires.
  • Le nombre de mitochondries dans le muscle squelettique, nécessaires à la respiration aérobie, augmente.

On retrouve par exemple ces caractéristiques chez les chevaux d’endurance, qui se distinguent par un conditionnement cardio-vasculaire remarquable. Ces chevaux travaillent par cycle d’effort, ce qui leur permet d’augmenter leur capacité de résistance à l’effort et leur puissance.

Endurance – ©Scoopdyga

Quels avantages ?

Le conditionnement est important pour la préparation physique du cheval. Il permet à son cavalier ou entraîneur de mieux comprendre ses limites physiques et ainsi, de mieux jauger la charge de travail et le régime de conditionnement. En plus de permettre au cheval de se familiariser avec le travail qui lui est demandé, grâce à l’augmentation progressive de la charge, le conditionnement a également une vocation préventive. Il permet au cheval d’atteindre ses pleines capacités, en préservant sa santé, car la charge est progressive et les limites connues. 

De plus, le conditionnement renforce les différents systèmes physiologiques soumis à la charge, les rendant plus forts. Ceci permet au cheval de mieux résister à la charge de travail et réduire le risque de blessure lors de l’effort.

Les effets de l’entraînement chez le cheval

L’amélioration de la capacité d’apprentissage

Si le conditionnement a un impact sur le système physiologique, pour l’entraînement, c’est du côté du cerveau du cheval que cela se passe.

On peut définir l’entraînement par le processus d’apprentissage, conscient et inconscient, qui permet au cheval de faire mieux au fil du temps. L’entraînement va ainsi permettre au cheval d’exécuter un mouvement spécifique de manière plus souple et plus précise grâce à la pratique répétée de ce mouvement.

Le cerveau envoie des signaux via le système nerveux central au muscle correspondant. Le but est de transformer cette action qui était le produit d’une pensée consciente en une réponse automatique, qui ne nécessite plus de pensée consciente. L’objectif final est de faire de cette réponse automatique un réflexe.

Ce travail prend sa source dans le cerveau du cheval, par le biais du contrôle neuronal. Les mouvements répétitifs sont appris par le système nerveux central, et c’est notamment en cela que l’entraînement se distingue du conditionnement. En effet, si le conditionnement prend sa source dans la repousse des limites du cheval, l’entraînement mental du cheval se fait en l’absence de fatigue. Pour un apprentissage de qualité, le cheval doit pouvoir être en pleine mesure de ses capacités neurologiques. La fatigue du système nerveux provoque une baisse de concentration et un manque de vigilance, ce qui est contre-productif, voire peut mener à des blessures. 

C’est notamment ce que l’on retrouve chez les chevaux de dressage, qui doivent avoir le contrôle neuromusculaire affiné, de manière à solliciter des muscles profonds et se concentrer sur leur équilibre.

Dressage – ©Scoopdyga

Quels avantages ?

Nous avons vu précédemment que le conditionnement exerçait une pression sur un système précis, il en est de même pour l’entraînement. Le cheval doit être capable de contracter le bon muscle, et ce, grâce à l’amélioration de ses capacités neuromusculaires induites par l’entraînement.

Ainsi, le cheval peut cibler son effort sur certains muscles et les pousser au maximum de leur potentiel. De plus, une connexion musculaire efficace permet de cibler ses efforts, mais aussi d’améliorer le fonctionnement des chaînes musculaires, grâce au transfert de la puissance du muscle principal vers les muscles auxiliaires.

De la même manière que le conditionnement, l’entraînement permet de réduire le risque de blessure. Meilleure est la connexion entre les muscles et le cerveau, meilleure est la coordination musculaire. Ceci permet au cheval de réduire le risque de mauvais mouvements, qui pourraient mener à des blessures.

Conclusion 

Le conditionnement et l’entraînement sont donc deux processus différents dans leur fonctionnement et leurs effets. Ils n’en sont pas moins complémentaires et le programme de l’athlète équin comprend les deux, afin de maximiser ses performances, tout en préservant son intégrité physique.

Mots clés : conditionnement, entraînement, physiologie

Sources : 

Connexion neuromusculaire : Définition, bienfaits, Exercices (2023) foodspring Magazine. Available at: https://www.foodspring.fr/magazine/connexion-neuromusculaire (Accessed: 09 June 2023). 

Importance of conditioning a horse for their job (2021) Finish Line® Horse Products, Inc. Available at: https://www.finishlinehorse.com/2018/07/importance-of-conditioning-a-horse-for-their-job/#:~:text=Conditioning%20is%20good%20for%20the%20horse’s%20health&text=Regular%20exercise%20can%20build%20cardiovascular,well%2Dbeing%20in%20working%20animals. (Accessed: 09 June 2023). 

Physical conditioning of Horses – Oklahoma State University (2017) Physical Conditioning of Horses | Oklahoma State University. Available at: https://extension.okstate.edu/fact-sheets/physical-conditioning-of-horses.html#:~:text=The%20goal%20of%20conditioning%20is,the%20horse%20and%20performance%20goal. (Accessed: 09 June 2023). 

Connexion neuromusculaire : Définition, bienfaits, Exercices (2023) foodspring Magazine. Available at: https://www.foodspring.fr/magazine/connexion-neuromusculaire (Accessed: 09 June 2023).