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Accueil 9 Entraînement 9 Exercices d’intensités variables : quels effets sur le cheval ?

Lors d’exercices d’intensités variables, les différents systèmes du corps du cheval adaptent leurs fonctionnements. Dans cet article, nous allons observer ces changements à travers le système respiratoire, cardiovasculaire et musculaire.

Quels sont les effets d’exercices de différentes intensités sur le corps du cheval ?

Effets d’un exercice d’intensité faible

Pour commencer, prenons l’exemple d’un cheval trottant à 16km/h, ce qui équivaut à  75-80 foulées par minute. Son cœur est à un rythme moyen de 140 battements par minute (BPM). C’est donc un effort que nous pouvons qualifier de faible, qui intervient généralement pour préparer l’entraînement qui va suivre.

Le système respiratoire

Le système respiratoire du cheval s’adapte au fait d’être passé du pas au trot. La demande en oxygène a donc augmenté pour que les muscles puissent répondre à l’effort demandé :

  • La ventilation a été multipliée par 5 pour pouvoir soutenir cet apport plus élevé en oxygène.
  • Les voies respiratoires se dilatent à chaque respiration : l’absorption d’oxygène répond à la demande en augmentant progressivement.

Le système cardiovasculaire

Du côté du système cardiovasculaire, on constate une augmentation du rythme cardiaque, qui devient possible grâce à l’apport en oxygène qui a été augmenté :

  • Le rythme cardiaque a été multiplié par 3, ce qui lui fait arriver jusqu’à plus de la moitié de sa fréquence cardiaque maximale.
  • La majeure partie de ce flux sanguin est directement dirigée vers les muscles et la peau.
  • Les autres tissus sanguins du corps du cheval continuent de recevoir le même rythme de flux sanguin.

Fréquence cardiaque maximale ou FCmax : mesure le nombre maximal de battements par minute que peut atteindre un cheval durant son effort. Cette FCmax varie en fonction des chevaux et de leurs prédispositions. Elle se situe en moyenne entre 204 et 241 BPM (Evans, 2007).

Le système musculaire

Les muscles s’adaptent, eux aussi, à cet effort léger :

  • Le corps se met à utiliser le métabolisme aérobie.
  • Ils brûlent les acides gras contenus dans le glucose.
  • Le glucose provient toujours principalement du foie, les réserves musculaires sont donc toujours préservées.

Métabolisme aérobie : mécanisme de produit énergétique où le corps du cheval utilise principalement la dégradation des graisses par l’oxygène. L’aérobie présente l’avantage de posséder un bon rendement, d’être une source quasi inépuisable et ne produit pas d’acide lactique, qui est une source de douleurs.

Le rôle de l’appareil respiratoire commence à légèrement augmenter, mais nous n’observons pas encore de changement majeur, de manière générale, qui s’opèrent à cette intensité d’exercice.

Effets d’un exercice d’intensité modérée

Observons maintenant l’exemple d’un cheval réalisant un canter à environ 30km/h, ce qui équivaut à 100 foulées par minute. Son rythme cardiaque est maintenant à son maximum.

Le système respiratoire

Du fait de l’augmentation de l’effort demandé, la demande en oxygène s’est, elle aussi, accrue. Le système respiratoire commence à arriver doucement à sa limite et va commencer à devenir un facteur limitant la prolongation de l’exercice sur la durée :

  • La ventilation est passée d’une multiplication de 5, par 13.
  • Le travail respiratoire, de manière générale, a été multiplié par 240.
  • Les voies respiratoires sont entièrement dilatées.
  • L’absorption d’oxygène (O2) commence à faire défaut et on peut observer une diminution de la capacité des poumons à absorber suffisamment d’oxygène, bien que la ventilation ait été multipliée par 13.

    Le système cardiovasculaire

    Du côté du système cardiovasculaire, le corps du cheval se retrouve à devoir faire des choix pour continuer à augmenter le niveau de flux sanguins :

    • Une concurrence commence à s’établir concernant la direction du flux sanguin, dirigé soit vers le diaphragme, nécessaire à la respiration, soit vers les membres du cheval, nécessaires à l’augmentation de sa vitesse.
    • La circulation sanguine s’arrête dans l’intestin, afin d’augmenter l’irrigation sanguine du diaphragme et des muscles en activité.

      Le système musculaire

      Les muscles du cheval arrivent à leur maximum en terme d’activité :

      • Le métabolisme aérobie a déjà été atteint lors de l’exercice d’intensité faible, et le cheval commence à entrer dans le métabolisme anaérobie.
      • Le corps du cheval commence à puiser de l’énergie dans des fibres musculaires qui ne consomment pas d’oxygène, mais produisent cependant de l’acide lactique.
      • Le corps délaisse l’utilisation des acides gras, car trop lents en création d’énergie, et utilise davantage de quantité de glucose qui se trouve déjà dans le muscle. Cependant, cette ressource reste limitée et l’effort ne peut donc pas durer ad vitam aeternam.

          Métabolisme anaérobie : mécanisme de production énergétique où le corps du cheval va dégrader les réserves de glucose et de glycogènes (sucres) qui sont stockées directement dans ses muscles, sans utiliser l’oxygène. Le glycogène, contrairement à la graisse, est en quantité limitée dans l’organisme, mais sa dégradation est rapide et produit plus d’énergie.

          Le corps du cheval commence à arriver à son maximum, tous ses systèmes sont fortement sollicités et le cheval doit puiser dans ses réserves d’énergie pour soutenir l’exercice.

          Effets d’un exercice d’intensité élevée

          Enfin, étudions la situation d’un cheval réalisant une course. Il est à une vitesse moyenne de 50km/h, ce qui équivaut à  140 foulées par minute. Sa température corporelle est maintenant à 41°C. Le cheval est à ce stade capable de contracter ses muscles en ¼ de seconde et de les décontracter en ¼ de seconde pour produire un mouvement. C’est notamment lors de ce niveau d’intensité d’exercice qu’il peut être intéressant de faire un test à l’effort afin d’établir une mesure de la FC maximum du cheval.

          ➡️ Pour en savoir plus sur le test à l’effort, nous vous conseillons cet article.

          Le système respiratoire

          Le système respiratoire est maintenant au maximum de ses capacités : 

          • Il n’est plus possible d’augmenter le rythme de ventilation.
          • Tout le CO2 produit par les muscles n’arrive plus à être expiré.
          • Le cheval pourrait inspirer de plus gros volumes d’air, mais cela voudrait dire qu’il détournerait tellement de sang des muscles vers le diaphragme qu’il serait contraint de ralentir.

          Le système cardiovasculaire

          Le flux sanguin arrive lui aussi à sa saturation : 

          • Il est maintenant concentré uniquement vers les organes les plus importants : les muscles, le cœur et le cerveau.
          • La peau ne parvient plus à dissiper la chaleur, la chaleur reste ainsi stockée au lieu d’être dissipé par la transpiration.

              Le système musculaire

              De même pour les muscles :

              • Toutes les fibres musculaires sont pleinement engagées dans l’effort.
              • L’intérieur des cellules musculaires sont à un pH et une température très élevés. On observe un pH à 6.2 et une température de 44°C.

                Le corps du cheval arrive au maximum de ses capacités. Les muscles ne reçoivent plus suffisamment d’oxygène afin de soutenir cette activité et la régulation de la température ne s’opère plus. Le cheval est donc contraint de cesser progressivement l’effort afin que sont corps retrouve un fonctionnement normal.

                Conclusion

                Le cheval est un athlète capable de s’adapter aux différents efforts qui lui sont demandés. L’entraînement est un excellent moyen d’augmenter les capacités de chacun de ces systèmes, lui permettant de mieux tolérer la charge de travail demandée et d’établir une réelle progression sur toute une saison. 

                Chaque intensité d’exercice à ses bénéfices. Il est donc intéressant de monitorer les paramètres cardiaques du cheval à chacune de ces étapes, afin de vérifier du bon niveau de fitness du cheval et d’objectiver son niveau de forme global.

                Mots clés : intensités d’exercices, corps du cheval, suivi de l’entraînement