Le cardiofréquencemètre du cheval de course est un allié de taille en matière d’entraînement sportif puisqu’il permet d’acquérir le rythme cardiaque à la seconde près. Découvrez ces 6 clés d’analyse de la fréquence cardiaque du cheval de course, afin de tirer pleinement parti d’un outil comme Equimetre.
Au programme :
Les bases de la fréquence cardiaque chez le cheval de course
Pourquoi mesurer la fréquence cardiaque des chevaux de course ?
1. Analyser la fréquence cardiaque maximale pour évaluer l’intensité de l’effort
2. Quatre zones de fréquence cardiaque à analyser pour évaluer la condition physique d’un cheval de course
3. Analyser la récupération de vos chevaux en pourcentage de la FCmax
4. La fréquence cardiaque à l’échauffement pour détecter les pathologies
5. Analyser la vitesse à 200 battements par minute, ou V200 pour comparer les chevaux
6. Mesurer le temps passé dans les zones 4 et 5
Les bases de la fréquence cardiaque chez le cheval de course
La fréquence cardiaque correspond au nombre de contractions lancées par le cœur sur une période donnée. Généralement mesurée en battements par minute (ou BPM), cette donnée est essentielle pour évaluer la forme d’un cheval de course.
Au repos, la fréquence cardiaque d’un cheval se situe en moyenne entre 25 à 40 BPM. Cependant, elle peut varier jusqu’à plus de 100 BPM sous l’influence d’une excitation, d’une peur, ou d’un tout autre événement. Par exemple, la simple présence d’une personne dans le box ou autour d’un cheval peut également augmenter la fréquence cardiaque au repos. Une fréquence cardiaque basse au repos est donc synonyme de bonne condition physique et de décontraction tandis qu’une valeur élevée est généralement associée à un surentraînement, une maladie ou un mauvais état de forme.
Durant un effort physique, la fréquence cardiaque d’un cheval augmente significativement. En effet, la fréquence cardiaque évolue linéairement avec l’intensité de l’effort. En général, la fréquence cardiaque maximale d’un cheval, c’est-à-dire la fréquence cardiaque qu’un cheval ne peut pas dépasser, se situe aux alentours des 218 BPM.
Pourquoi mesurer la fréquence cardiaque des chevaux de course ?
L’analyse de la fréquence cardiaque a de nombreuses vertus dans la vie d’un cheval de course. Ses intérêts sont multiples, et dans un secteur toujours plus concurrentiel, son analyse est un avantage compétitif indéniable. De plus, l’analyse fréquente de l’ECG de votre cheval en collaboration avec son vétérinaire est un atout précieux pour sa santé et son bien-être.
Du point de vue de la performance, la collecte de données cardiaques améliore la qualité du suivi de vos chevaux de courses. En effet, vous pouvez par exemple mesurer l’évolution d’un cheval en comparant sa V200 à plusieurs moments de la saison et de sa carrière. Le suivi de la FC permet aussi d’évaluer le fitness d’un cheval, grâce à l’évaluation de la récupération. Enfin, en analysant le pourcentage de FCmax auquel vos chevaux ont travaillé, vous pouvez déduire l’intensité de l’exercice effectué.
Du point de vue de la santé de vos chevaux, l’ECG joue un rôle tout aussi important. Il permet notamment de prévenir et détecter rapidement d’éventuelles pathologies ou douleurs. Un rythme cardiaque plus élevé que d’habitude met généralement en lumière un stress ou une douleur non souhaités chez votre cheval. De même, cela peut mettre en évidence un surentraînement, desservant les performances et la carrière.
Vous avez maintenant toutes les clés en main pour analyser la fréquence cardiaque récoltée, durant l’effort ou au repos !
1. Analyser la fréquence cardiaque maximale pour évaluer l’intensité de l’effort
La fréquence cardiaque maximale d’un cheval (ou FCmax) mesure le nombre maximal de battements par minute que peut atteindre un cheval durant son effort. Lorsqu’un cheval atteint sa FCmax, il galope à une vitesse qu’il ne peut soutenir que 600 à 800 mètres maximum. Cette FCmax varie en fonction des chevaux et de leurs prédispositions. Elle se situe en moyenne entre 204 et 241 BPM (Evans, 2007).
Évaluer la fréquence cardiaque d’un cheval permet de personnaliser son entraînement et de le faire travailler à des pourcentages de FCmax adaptés à ses capacités. Par exemple, un entraînement à 70% de la FCmax d’un cheval est un entraînement de récupération active qui peut s’avérer efficace pour fluidifier la transmission sanguine et travailler l’aérobie du cheval.
Il faut savoir que la fréquence cardiaque maximale ne varie quasiment pas selon le volume ou la qualité de l’entraînement d’un cheval. Sur le long-terme, elle évolue très légèrement à la baisse avec l’âge. Cependant, la vitesse atteinte à fréquence cardiaque maximale peut varier en fonction de l’entraînement. Si elle augmente c’est bon signe, cela témoigne d’un bon état de forme : le cheval est capable de galoper plus rapidement pour une même fréquence cardiaque.
Il important de rappeler que la FCmax est intimement liée à l’efficacité du cœur. Un cœur musclé n’a pas besoin de battre aussi vite pour expulser un même volume d’oxygène, qu’un cœur plus faible. Un système sanguin mieux irrigué en oxygène par le cœur a une résistance à l’effort plus forte.
2. Quatre zones de fréquence cardiaque à analyser pour évaluer la condition physique d’un cheval de course
La fréquence cardiaque dépend de l’activité du cheval. Ainsi, la FC d’un cheval durant un canter est totalement différente de celle au repos. On peut donc l’analyser en divisant l’exercice en différentes zones d’intensité :
1/ La zone de travail : la fréquence cardiaque et la vitesse sont élevées. Le cheval travaille et améliore activement ses qualités aérobiques et anaérobiques.
2/ La zone de décélération en fin de travail : la vitesse diminue drastiquement, mais la fréquence cardiaque reste néanmoins élevée. Cette zone marque la fin de l’entraînement intense et le début du “retour au calme”, elle est fondamentale pour évaluer l’amélioration des performances du cheval.
3/ La zone de décroissance rapide de la fréquence cardiaque : la vitesse reste basse, et la fréquence cardiaque ralentit fortement. Elle peut durer plus ou moins longtemps en fonction du cheval. Plus la zone de décroissance rapide est courte, plus la capacité de récupération rapide du cheval est forte.
4/ La zone de décroissance lente de la fréquence cardiaque : la vitesse est minimale (pas ou petit trot) et la fréquence cardiaque ralentit sa diminution. C’est la récupération lente, en général à ce stade-là, l’effort est fini depuis environ 15 minutes. Les chevaux les plus en forme seront retombés à une fréquence cardiaque basse, proche de celle du repos.
3. Analyser la récupération de vos chevaux de course en pourcentage de la FCmax
La récupération rapide en pourcentage de la FCmax est le pourcentage de récupération rapide de la fréquence cardiaque. Ce pourcentage nous permet de comparer les chevaux indépendamment de leur niveau de FCmax.
Nous pouvons évaluer les performances d’un cheval sur la base de ces donné. Si ce chiffre est proche de la moyenne, le cheval a plutôt bien géré la charge de travail. En revanche, si ce chiffre est très élevé, cela signifie que votre cheval a eu des difficultés à effectuer l’exercice nécessaire.
Par exemple, si la fréquence cardiaque d’un cheval est de 217 BPM et que sa fréquence cardiaque peu après l’exercice est de 118 BPM, sa récupération après l’exercice sera de (118 / 217) x 100 = 54 %.
En moyenne, ce chiffre est d’environ 55 %.
Par exemple, si nous ne regardons que la récupération rapide en BPM, nous pourrions penser que Flat Standard FR 2 a une récupération bien pire que Flat Standard FR 1. Mais lorsque nous comparons leurs pourcentages de FCmax après 300s, nous pouvons voir qu’ils sont tous deux très proches, avec respectivement 50% et 48%. C’est pourquoi ce paramètre est très important et constitue le meilleur moyen de comparer la récupération de vos chevaux de course.
4. La fréquence cardiaque à l’échauffement pour détecter les pathologies
En rassemblant l’ensemble des données cardiaques de vos chevaux, Equimetre Analytics Premium (EAP) permet de distinguer une plage de données moyenne pour chaque cheval. Ainsi, il est possible de détecter une valeur anormale et d’identifier une anomalie dès l’entraînement. Cela permet notamment d’effectuer un travail de prévention et donc de minimiser les risques de blessure. Les principaux paramètres à surveiller sont notamment : le rythme cardiaque lors du premier galop et au premier trot (une hausse anormale est généralement due à une douleur), la récupération, la vitesse ou encore les données de locomotion (régularité, amplitude, symétrie).
Une fréquence cardiaque élevée enregistrée au cours de l’échauffement peut être synonyme de douleur. En effet, le cheval peut avoir mal quelque part, et cela se traduit par une augmentation de la fréquence cardiaque bien que l’intensité de l’effort ne soit pas élevée.
Par exemple, les 19 et 26 février, nous avons observé une fréquence cardiaque moyenne inhabituelle pendant l’échauffement. Le cheval avait une couture, ce qui lui causait de l’inconfort, comme nous pouvons le constater d’après la symétrie moyenne, et la fréquence cardiaque moyenne de cette période.
5. Analyser la vitesse à 200 battements par minute, ou V200 pour comparer les chevaux
La V200 mesure la vitesse atteinte par un cheval lorsque son cœur bat à un rythme de 200 battements par minute. La V200 est un paramètre utile pour comparer les chevaux d’une écurie. Un cheval avec une vitesse plus élevée qu’un autre, à FC égale, est considéré comme plus apte physiquement. Cette caractéristique peut être travaillée à l’entraînement et peut être comparée dans le temps chez un même cheval. En effet, si un cheval augmente sa V200, cela témoigne d’un entraînement efficace.
6. Mesurer le temps passé dans les zones 4 et 5
Le temps passé dans chaque zone de fréquence cardiaque (FC) peut être mesuré pour chaque séance d’entraînement. Ces zones de fréquence cardiaque sont déterminées par la fréquence cardiaque maximale (FCmax) de chaque cheval. Par conséquent, elles ne sont pas les mêmes pour tous les chevaux et font référence à des niveaux d’intensité par rapport au niveau d’intensité maximale du cheval, qui est atteint lorsque la fréquence cardiaque du cheval est la plus élevée.
La zone d’effort à atteindre est principalement influencée par les objectifs de l’entraînement. La zone 5 est la zone d’effort la plus intensive.
C’est un excellent outil pour évaluer l’intensité d’un entraînement, mais aussi pour visualiser les progrès d’un cheval. Par exemple, un cheval qui a progressé passera moins de temps dans la zone 5, pour le même niveau d’intensité.
À titre d’exemple, si l’on compare les séances d’entraînement du 2 et du 6 décembre, il semble que le cheval ait eu plus de mal à récupérer de la seconde, même si le rythme de travail était inférieur. Mais, comme nous pouvons le constater, le cheval a passé plus de temps dans la zone 5 que dans toute autre, ce qui a rendu l’entraînement plus difficile pour lui.
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