ANALYSE DE LA VITESSE EN COURSE ET STRATÉGIES GAGNANTES
Qui n’a jamais eu des frissons lors des derniers mètres d’un course hippiques ? Le clou du spectacle lors d’une course et les plus belles impressions de vitesse surviennent généralement dans la dernière ligne droite, lors du finish dans lequel la course se dénoue.
L’objectif de ce guide est de transmettre toutes les clés nécessaires à l’analyse de la vitesse du cheval de course. La question de la vitesse est un sujet central puisque la clé de la victoire en course réside dans la gestion de la vitesse tout au long de la course. Toutes les courses sont différentes et de nombreux événements viennent perturber l’évolution de la vitesse au cours de la course.
1. ANALYSE DE LA VITESSE EN COURSE
Afin de comprendre comment les paramètres influencent la course, il est tout d’abord intéressant d’analyser comment sont courues les courses. Quel a été le chrono du gagnant lors des derniers 200m ? Quand l’accélération a-t-elle débuté ?
LES TEMPS INTERMÉDIAIRES
Les temps intermédiaires et les intervalles sont un outil idéal puisqu’ils apportent un éclairage très pertinent sur la façon dont sont courues les courses. En effet, ils permettent d’analyser les différentes phases de la course et les stratégies d’accélération dans la dernière ligne droite.
À Deauville et Chantilly, lors des courses de courtes distances (1300m et moins), la vitesse moyenne des derniers 200m est la plus faible. En effet, ce sont les derniers 600-400m qui sont courus le plus rapidement. Ceci implique que les chevaux ayant débuté leur accélération dès les derniers 600m ne réussissent pas à tenir leur vitesse et ralentissent. Cela se traduit dans la rutpure nette de la vitesse. Les chevaux gagnants à l’arrivée sont les chevaux capables de tenir leur vitesse le plus longtemps possible et non ceux étant seulement capable d’accélérer rapidement. Bien qu’un cheval puisse avoir une capacité d’accélération hors norme, s’il n’est pas en assez bonne condition physique pour tenir son effort dans la durée, il ne gagnera pas.
Ce comportement est également visible sur les données de l’hippodrome de Longchamps lors des courses de 1400m et moins. Les gagnants de ces courses sont ceux étant capables de maintenir une vitesse élevée le plus longtemps.
2. LES FACTEURS INFLUENÇANTS LA VITESSE EN COURSE
TRACK DESIGN
Quel est l’influence du tracé de la piste sur la vitesse en course ?
Le tracé des hippodromes est pensé pour faciliter la locomotion naturelle des chevaux de course. En effet, les courbes sont travaillées afin de compenser l’effet imposé aux chevaux dans les virages : la force centrifuge a tendance à les pousser vers l’extérieur du virage. Plus ce dernier est serré, plus la force centrifuge est forte. Cela influence la locomotion des chevaux et leur impose un effort supplémentaire à supporter.
Il a été montré qu’un mauvais design entraîne une asymétrie dans l’allure ce qui peut engendrer des blessures.
En comparant les temps de course de 1600m à Deauville en ligne droite et en virage pour les courses à condition et à handicap, on remarque que les courses avec virage sont en moyenne 11% plus lente que les courses en ligne droite.
INFLUENCE DE LA FERRURE
Pourquoi le déferrage permet-il une amélioration de la vitesse chez le trotteur ?
Il existe trois raisons permettant d’expliquer le déferrage des trotteurs avant une course :
- Légèreté : bien que les fers ne pèse que 200g, ils influencent grandement la locomotion des chevaux et donc leur vitesse.
- Allures plus naturelles : les chevaux déferrés ont tendance à réaliser moins de fautes
- Meilleure irrigation et oxygénation des pieds du cheval : le déferrage améliore le système de pompe sanguine qui permet une bonne oxygénation du sang et une perfusion optimale des tissus.
Connaître les différences de vitesse à l’entraînement, ferré et deferré, permet de posséder des données objectives sur les préférences de ses chevaux et de pouvoir adapter en conséquence les engagements.
INFLUENCE DU SOL ET DE LA QUALITÉ DU TERRAIN
Quelle est l’influence de la qualité du sol sur la vitesse en course ?
Chaque cheval est différent et se déplace naturellement mieux sur certains types de piste. Chacun a 1, 2 ou 3 types de préférences selon ses aptitudes locomotrices. Le monitoring des chevaux au quotidien sur une piste suivant différentes conditions météorologiques permet d’établir les préférences. En effet, un cheval ayant une vitesse réduite sur terrain lourd ainsi qu’une fréquence cardiaque élevée rencontre des difficultés et dépense beaucoup d’énergie pour se déplacer. Les terrains lourds ne sont donc pas adaptés à ce cheval alors qu’un autre pourrait très aisément se déplacer dessus.
Il est important de prendre en compte les différences de préférence afin d’adapter au mieux les décisions d’engagement et de maximiser les chances de réussite.
3. LE TRAVAIL DE VITESSE À L’ENTRAÎNEMENT
RÉPONSE DU CHEVAL À L’EFFORT DEMANDÉ
Monitorer quotidiennement un cheval de course permet d’évaluer ses aptitudes de vitesse et sa réponse à l’effort demandé. Le suivi de la vitesse et de la fréquence cardiaque est un outil pour déterminer le métabolisme énergétique de chaque cheval ainsi que sa capacité à maintenir un effort ou une vitesse donnée.
Avec l’entraînement, le corps optimise les processus de création et de consommation de l’énergie. Pour une vitesse donnée, il a besoin de moins d’énergie et donc de moins d’oxygène, ce qui entraîne une baisse de la fréquence cardiaque à cette vitesse. Un cheval entraîné « repousse son seuil de VMA », c’est-à-dire qu’il est capable de courir plus vite et plus longtemps sans produire d’acide lactique.
INDIVIDUALISATION DU TRAVAIL
Une fois que l’on connaît la réponse d’un cheval aux différents entraînements exercés, il est possible d’évaluer ses forces et ses faiblesses afin d’individualiser le travail. Cela permet d’améliorer et d’exploiter au maximum le potentiel de chaque cheval, tout en respectant ses limites.
L’individualisation du travail passe également par l’analyse des conditions de forme du cheval avant une course afin d’établir un programme adapté et individuel à chaque cheval.
Comprendre ce qui fonctionne le mieux pour chaque cheval et le reproduire avant une course pour établir un programme adapté et individuel. Les données de vitesse et de fréquence cardiaque permettent ainsi de maximiser les chances de réussite.
ÉTABLIR DES STANDARDS DE COMPARAISON
L’analyse de la vitesse à l’entraînement est un atout majeur dans la détection de futurs performers. Il est en effet possible d’évaluer les aptitudes de vitesse d’un jeune cheval en comparant un de ses entraînements (possédant les mêmes caractéristiques) avec celui d’un cheval de groupe 1 de 4 ans à l’époque de ses 2 ans par exemple.
Cette analyse vient affiner l’oeil et le ressenti de l’entraîneur. On peut alors quantifier la vitesse et comparer les temps d’un même cheval sur une période définie.
ANALYSE DES TEMPS INTERMÉDIAIRES À L’ENTRAÎNEMENT
Les temps intermédiaires sont bien connus sur les champs de course, cependant, il ne faut pas les négliger à l’entraînement. Ils représentent une aide à l’engagement précieuse puisqu’il permettent d’évaluer l’aptitude d’un cheval à courir une course.
Le tableau des temps intermédiaires est particulièrement intéressant pour préparer une course. Grâce aux données de tracking mis en place par les hippodromes vous pouvez vous procurer les temps intermédiaires passés d’une course visée. En les superposant aux temps intermédiaires à l’entraînement vous pouvez vous faire une bonne idée de l’avancement de la préparation de votre cheval.
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