ANALYSER LA LOCOMOTION DU CHEVAL DE COURSE

 

La performance des chevaux de course repose sur trois facteurs essentiels : la vitesse, le fitness et la locomotion.

L’objectif de ce guide est de vous fournir les éléments clés à la bonne compréhension et à la bonne analyse de la locomotion des chevaux de course. Grâce à l’arrivée de la data dans le monde des course, il est désormais possible d’obtenir et d’analyser tout un panel de données sur la locomotion des chevaux. Ces données constituent des informations clés lorsqu’il s’agit d’engager un cheval sur une course ou d’établir une stratégie de course gagnante.

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PROFILS LOCOMOTEURS DES CHEVAUX DE COURSE

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L’ENGAGEMENT SELON LES PARAMÈTRES LOCOMOTEURS

1. Profils locomoteurs des chevaux de course

Comment analyser le profil locomoteur d’un cheval de course ?

Afin d’analyser et de déterminer le profil locomoteur d’un cheval de course, il est nécessaire de se concentrer sur l’amplitude et la cadence des foulées du cheval en question.

Le premier indicateur, l’amplitude des foulées, correspond à la longueur des foulées au trot et au galop. Leur amplitude augmentent parallèlement à la vitesse du cheval.

La cadence des foulées d’un cheval est le second indicateur indispensable à la compréhension du profil locomoteur. Celle-ci correspond au nombre de foulées que le cheval effectue en une seconde et varie selon la vitesse.

Ces deux données évoluent au détriment de l’une et de l’autre.  On remarque que lorsqu’un cheval allonge ses foulées, il est de suite plus compliqué pour lui de tenir une cadence élevée. De même, lorsque celui-ci accélère le rythme de ses foulées, il devient tout de suite plus difficile d’effectuer de longues foulées. 

Chevaux de course à l'effort durant un entraînement galop

Les différents types de profils locomoteurs

Bien que tous les chevaux soient différents et que chacun d’eux ait son propre style d’allure, on peut toutefois distinguer deux profils types chez les chevaux de course :

         Les sprinters :  les sprinters sont des chevaux qui développent le meilleur d’eux même sur des courtes distances. Afin d’atteindre rapidement des vitesses élevées, les chevaux dits « sprinters » vont développer une fréquence de foulées très soutenue (plus de 2,45 foulées par seconde). Cependant, cette cadence de foulées très soutenue n’est pas tenable pour le cheval sur une longue distance.

         Les milers & stayers : Ces chevaux courent sur des distances plus longues. En général, les milers sont engagés sur des distances de 1600m et plus tandis que les stayers courent sur 2400m et plus. Ces courses demandent un niveau d’endurance très important.

cadence selon profil

2. Spécificités locomotrices du cheval de course

Chez les chevaux de course, on distingue particulièrement deux allures : le trot et le galop. On dit que ce sont des allures « sautés » : durant un bref instant, les membres des chevaux ne sont plus en contact avec le sol. Que ce soit au trot ou au galop, les chevaux de course doivent déployer leur énergie pour se propulser vers l’avant. Cependant, les spécificités locomotrices des trotteurs et galopeurs ne sont pas les mêmes.

Distance de course et profil locomoteur
Analyse de la locomotion du cheval de course Equimetre

TROT: 

Lors des courses de trot attelé ou de trot monté, les chevaux dit « trotteurs » adoptent une allure symétrique. Chacun de leur membre réalise le même mouvement, que ce soit en terme de distance parcourue ou en terme de temps pour parcourir cette distance. La moyenne des trotteurs monitorés par EQUIMETRE montre une cadence de 2,3 foulées par secondes avec une amplitude de 5,94m

L’amplitude des trotteurs est limitée. En effet, pendant un cours instant, lorsque le cheval ne touche plus le sol, le postérieur qui avance risque de toucher l’antérieur qui recule. Pour pallier cette contrainte physiologique, les membres postérieurs avancent par l’extérieur afin de limiter cette interaction.

GALOP:

À l’inverse du trot, le galop est une allure dissymétrique. Selon que le cheval galope du côté droit ou du côté gauche, l’ordre de pose de ses membres varie. En moyenne, les données recueillies par EQUIMETRE montrent une cadence de 2,43 foulées par secondes et une amplitude de 6,85m par foulée.

De même, le rythme respiratoire des chevaux de courses varie selon l’allure qu’ils adoptent et la vitesse qu’ils déploient.

 Respiration et locomotion

TROT:

Au trot, le cycle respiratoire est indépendant du mouvement des foulées. Les trotteurs adaptent leur respiration à leurs besoins pendant la course. Ainsi, lors des phases de courses dites souples, celles qui sont les moins intenses, le cheval peut s’économiser en réduisant son rythme respiratoire. Lorsque la course et l’effort s’intensifient, le cheval va fortement augmenter son apport en oxygène en augmentant considérablement son rythme respiratoire.

 

GALOP:

Inversement, au galop la respiration est calée sur le rythme des foulées du cheval.  Le cheval inspire pendant qu’il est en suspension et expire lors du posé de ses membres.

Cette coordination entre s’effectue mécaniquement et ne varie pas en fonction de la vitesse ou de la fatigue du cheval. De ce fait, lorsqu’un cheval a besoin d’augmenter sa fréquence cardiaque, il est contraint d’augmenter sa cadence.

3. L’engagement selon les paramètres locomoteurs

Distance de prédiléction

 

En fonction du profil locomoteur de chaque cheval, la distance d’engagement et la stratégie de course diffèrent. Pour un cheval possédant une grande amplitude, il peut être pertinent de lancer le sprint de loin afin de lui permettre d’atteindre sa vitesse maximale en lui laissant le temps d’augmenter la taille de ses foulées jusqu’à leur maximum.

 

En revanche, si sa cadence est très élevée, il est préférable d’attendre le dernier moment, la vitesse maximale sera atteinte rapidement et un sprint débutant de loin risque d’épuiser le cheval qui ne sera alors plus capable de maintenir son allure dans les derniers mètres. Ainsi, une grande amplitude n’est pas « meilleure » qu’une grande cadence, il s’agit plutôt d’utiliser au mieux les points forts de chaque cheval.

Détecter les futurs performeurs grâce aux paramètres locomoteurs

 

En dehors des paramètres théoriques que peuvent être une grande amplitude ou une grande cadence, les scientifiques ont réussi à mettre en lumière des points communs aux chevaux dont l’efficacité des foulées est optimale. Les meilleurs performeurs sont des chevaux qui, entre chaque foulée, passent très peu de temps en contact avec le sol et réussissent à parcours une grande distance pendant la phase de vol.

 

Amplitude du cheval de course au galop

4. Impact de l’environnement de course sur la locomotion

Impact de l’environnement de course sur la locomotion

La locomotion du cheval est fortement influencée par le terrain sur lequel il se déplace. La qualité du terrain ainsi que le type de piste sont des facteurs déterminants de la stratégie de vitesse en course.

 

L’impact des virages :

Dans les virages, les efforts demandés aux chevaux sont plus importants que dans une ligne droite. Afin de rester à l’intérieur du virage pour ne pas perdre de temps et palier à la force centrifuge les tirants vers l’extérieur du virage, les chevaux doivent alors fournir un effort plus intense.

hippodrome avec piste en herbe

L’impact des pentes :  

Sur des pentes ascendantes, l’effort demandé au cheval est beaucoup plus important. En effet, l’amplitude de ses foulées diminue fortement en raison de la force supplémentaire nécessaire pour parcourir la même distance que sur le plat. Si le cheval dépense une énergie égale, son amplitude sera moindre en montée que sur le plat. La cadence diminue également.

Inversement, sur des pentes descendantes, il faut maintenir l’équilibre du cheval qui, pendant la course, fait peser beaucoup de poids sur l’avant de son corps.

 

L’impact du terrain :

Les pistes en herbe sur lesquelles courent la plupart du temps les chevaux de course sont très dépendantes de la météo. La température ainsi que les précipitations influent sur la qualité du terrain.

Les pistes en synthétique permettent d’être relativement indépendant de la météo bien que de légères variations existent. En revanche, leur qualité est loin d’égaler celle des pistes naturelles.

 Le type de sol sur lequel le cheval évolue influence non seulement sa vitesse mais aussi sa locomotion. À vitesse constante, plus un sol est dur plus les foulées vont être longues et au contraire, plus le sol est profond plus la durée d’une foulée est courte.

Vitesse et locomotion

 

Pour atteindre une certaine vitesse, le cheval effectue des foulées de longueur et de durée déterminée. La cadence d’un cheval augmente linéairement avec la vitesse jusqu’à atteindre une cadence maximale. La cadence varie de la même manière s’il faut passer de 25 à 30km/h que pour passer de 55 à 60km/h.

Contrairement à la cadence, l’amplitude n’évolue pas linéairement. Son évolution est plus importante à faible vitesse qu’à grande vitesse. Ainsi, à pleine vitesse la variation de la cadence produira plus grande accélération.

Pendant les courses, les chevaux adaptent en permanence leur locomotion afin de s’adapter aux nombreux changements de rythme dû au terrain, au train de course ou à la volonté du jockey. Le cheval s’adapte en modulant d’abord sa cadence, puis ses foulées afin d’atteindre le couple cadence-amplitude pour lequel il est le plus à l’aise à cette vitesse.

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communication de l'équipe d'un cheval equimetre