Accueil 9 Entraînement 9 Interview avec Miguel Clément, mélange entre tradition et technologie dans l’entraînement des chevaux

De son enfance bercée par les courses hippiques à une carrière qui l’a mené aux quatre coins du monde, Miguel Clément s’est forgé la réputation d’un entraîneur réfléchi et tourné vers l’avenir. Fort d’expériences en Australie, en Angleterre, en Afrique du Sud et désormais bien établi aux États-Unis, Miguel associe l’entraînement traditionnel à des outils modernes comme Equimetre. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, partage ses réflexions sur les influences internationales et explique comment la technologie permet aujourd’hui d’affiner la préparation des chevaux de course.

Regardez l’interview vidéo : lien (en anglais).

Pourriez-vous vous présenter s’il vous plait ?

Je m’appelle Miguel Clement, et je suis entraîneur aux États-Unis. J’ai participé au programme Godolphin Flying Start.

À quel moment avez-vous su que vous marcheriez dans les traces de votre père en tant qu’entraîneur de chevaux ?

Depuis mon plus jeune âge, c’était toujours le plan, même avant l’université. J’ai toujours su que j’allais devenir entraîneur, et j’ai eu la chance de voyager dans le monde entier en travaillant avec les chevaux avant de revenir aux États-Unis. 

Votre expérience internationale en Australie, Angleterre et Afrique du Sud a-t-elle influencé votre approche actuelle de l’entraînement ?

Oui, j’ai eu la grande chance de travailler avec certains des meilleurs hommes dans le monde équin. Le programme Flying Start était fantastique parce qu’il nous a vraiment emmenés partout. Après cela, j’ai fait un court passage en Afrique du Sud avec Mike de Kock, ce que j’ai trouvé fascinant. Cela a remis en question ma façon de penser.

J’ai également passé deux ans en tant qu’assistant de Hugo Palmer à Newmarket. Mon oncle est également entraîneur en France. Plus on voit de choses, plus on apprend, et cela fait réfléchir à différentes manières d’entraîner. On peut être d’accord ou non avec certaines méthodes, mais quoi qu’il en soit, c’est toujours une expérience d’apprentissage.

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Félicitations pour votre récente victoire avec Ozara. Comment l’avez-vous préparée pour cette course, et quel rôle Saratoga a-t-il joué dans son succès ?

En termes de préparation, nous avons été assez exigeants avec elle, et elle l’a bien supporté. Elle a couru il y a huit semaines à Monmouth, et est revenue deux semaines plus tard pour gagner le Dilla Rose, puis a continué à bien performer à la maison, alors nous avons tenté une nouvelle fois Saratoga.

Elle a très bien géré. Elle mangeait bien et était en bonne santé. C’est ce qui m’a donné la confiance nécessaire pour être un peu plus agressif et la faire courir à nouveau. Elle a maintenant trois victoires en trois courses à Saratoga. Elle a une vitesse tactique, et Saratoga lui convient parfaitement. 

Vous utilisez Equimetre dans votre entraînement. En quoi cela vous aide-t-il ?

J’utilise souvent cet outil, surtout pour les chevaux revenant d’une période d’arrêt, afin d’évaluer leur forme avant leur retour à la compétition. Les bons chevaux peuvent toujours bien travailler même lorsqu’ils ne sont pas complètement en forme, donc disposer d’une mesure objective est important.

C’est un outil supplémentaire, comme le pesage régulier des chevaux, qui aide à réduire les erreurs. Dans notre métier, si vous perdez seulement 80% du temps, vous êtes considéré comme performant, donc tout ce qui peut améliorer ces chances doit être adopté.

Comment conciliez-vous l’intuition traditionnelle des entraînements et les outils numériques basés sur les données ?

Ce n’est pas vraiment une question d’équilibre, c’est simplement un autre niveau de soutien. La philosophie reste la même qu’il y a cinquante ans, mais avec de nouveaux outils. Les entraîneurs de l’époque les auraient utilisés s’ils y avaient eu accès.

Nous nous entraînons toujours sur les mêmes pistes, avec les mêmes contraintes. Aux États-Unis, la majorité des entraînements se fait sur des pistes ovales en terre, parfois sur le gazon. Comparé aux sports humains, nos infrastructures sont un peu archaïques, mais on fait au mieux avec les paramètres dont on dispose. 

Au-delà de la technologie, quel est le plus grand défi pour un jeune entraîneur qui débute aujourd’hui ?

Je ne suis probablement pas la personne la mieux placée pour répondre à cette question, car j’ai repris une écurie déjà bien établie, avec une équipe formidable, des propriétaires fidèles et de très bons chevaux. C’est un énorme avantage.

Pour quelqu’un qui part de zéro, les défis sont nombreux : immigration et recrutement, questions liées au travail, pressions financières, logistique, transport… Il y a toujours quelque chose à améliorer pour augmenter ses chances de gagner.

Site internet de Miguel : https://clementstable.com/

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Photo : Walter Wlordarczyk/NYRA photo