Nick Pinkerton, figure de l’industrie des courses hippiques depuis plus de 30 ans, partage son expérience unique et sa vision innovante pour l’avenir du secteur. Actuellement analyste de données chez Phillip Stokes Racing, il utilise des outils tels que l’Equimetre pour optimiser les performances des chevaux tout en plaçant leur bien-être au centre des priorités.
Dans cette interview, Nick revient sur son parcours, son engagement dans le programme Equiscience et ses ambitions de révolutionner l’analyse des performances équines grâce à la science des données.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Nick Pinkerton et cela fait plus de 30 ans que je suis immergé dans tous les aspects de l’industrie des courses hippiques. Tout au long de ma carrière, j’ai eu le privilège de travailler aux côtés d’entraîneurs, de jockeys, de propriétaires, d’agents de chevaux de course et d’analystes de performances. Une grande partie de mon travail s’est concentrée sur l’analyse des données, avec un accent particulier sur l’évaluation précise des niveaux de performance, un domaine qui me passionne particulièrement.
Actuellement, je travaille chez Phillip Stokes Racing, où je me spécialise dans l’analyse des données fournies par Equimetre. Mon rôle consiste à collecter et traiter ces données quotidiennement, en extrayant des informations clés que je partage avec les membres concernés de l’équipe.
Qu’est-ce qui vous a motivé à vous inscrire à la formation Equiscience ?
Deux objectifs principaux m’ont poussé à m’inscrire à cette formation.
Premièrement, je souhaitais approfondir ma compréhension des données disponibles et mieux saisir la finalité et l’importance de chaque point de données. Deuxièmement, je voulais développer les compétences nécessaires pour créer des graphiques et d’autres outils visuels permettant de présenter des rapports aux entraîneurs dans un format clair, concis et facile à interpréter d’un simple coup d’œil.
Selon vous, quelle a été la principale valeur ajoutée de cette formation dans votre quotidien ?
Les données sont une ressource inestimable pour enrichir l’expertise d’un entraîneur, mais elles ne doivent jamais être perçues comme un substitut. Plutôt que de fournir des réponses directes aux questions des entraîneurs, les données attribuent des valeurs mesurables à des facteurs spécifiques que les entraîneurs peuvent explorer plus en profondeur.
L’un des principaux avantages que j’ai tirés de cette formation est la capacité d’utiliser les données pour quantifier l’impact des changements apportés au programme d’un cheval. Lorsqu’un entraîneur modifie certains aspects de la préparation d’un cheval, les données offrent une évaluation claire et mesurable des résultats. De même, lorsqu’un entraîneur cherche à reproduire les performances passées d’un cheval sur la piste dans une nouvelle préparation, les données deviennent un outil de suivi précis, permettant des comparaisons pertinentes entre différentes phases de préparation.
Bien sûr, chaque entraîneur a des priorités uniques pour ses chevaux. Certains se concentrent sur la vitesse, d’autres sur la récupération, ou encore sur les ajustements de foulée et d’autres nuances du mouvement. Ce que j’ai trouvé le plus précieux, c’est qu’avec ses graphiques et ses outils visuels, l’Equimetre fournit des solutions personnalisées pour répondre à tous ces besoins—et bien plus encore.
Pourriez-vous partager un exemple concret où Equiscience a eu un impact positif ou où les cours vous ont été particulièrement utiles ?
La formation Equiscience a eu un impact profond sur moi, notamment en élargissant ma compréhension des trois principaux systèmes de l’anatomie du cheval. Initialement, je m’attendais à ce que le programme se concentre uniquement sur l’analyse des données que nous collectons, mais il est allé bien au-delà de mes attentes. J’ai acquis une compréhension beaucoup plus approfondie des rôles essentiels joués par les systèmes musculaire, squelettique et cardio-respiratoire dans les performances d’un cheval.
L’un des enseignements les plus précieux de cette formation a été la distinction entre les charges de travail destinées à conditionner ces systèmes et celles visant à les entraîner. Ce point est devenu un sujet clé de discussion au sein de notre groupe, alors que nous réfléchissions à savoir si l’accent était suffisamment mis sur le conditionnement, en particulier sur les trois types de tissus musculaires—cardiaque, squelettique et lisse.
Cette prise de conscience a été transformative, car elle nous a aidés à comprendre comment un conditionnement adéquat forme la base d’une performance optimale. En répondant aux besoins spécifiques de chaque type de muscle, nous pouvions optimiser les entraînements ultérieurs pour améliorer la vitesse, la force et la puissance des chevaux.
En fin de compte, l’objectif de l’entraînement des chevaux de course n’est pas seulement de produire des chevaux plus endurants, mais de développer des athlètes plus rapides, plus forts et plus puissants. Cette approche holistique a été un enseignement clé du programme, et elle continue d’orienter mon travail.
Quelle est votre vision de l’intégration des données dans le monde des courses ou du sport en général ?
Je suis fermement convaincu que l’intégration des données est une véritable révolution. J’ai eu la chance d’en observer le pouvoir transformateur de près grâce à mon frère, qui applique depuis 20 ans les données et la science du sport dans le domaine de la performance humaine et athlétique. Son travail m’a montré à quel point les données peuvent être révolutionnaires dans le monde du sport.
Les courses hippiques, en particulier, sont un secteur où presque tous les aspects sont mesurables et quantifiables. Pour moi, il est évident que l’adoption de jeux de données plus sophistiqués peut conduire à des avancées significatives dans ce domaine.
Un exemple marquant de cela, notamment ici en Australie, est le progrès remarquable réalisé par Ciaron Maher Racing. En établissant un département dédié à la science du sport et à l’analyse des données pour les performances équines, ils ont connu une croissance extraordinaire de leur activité. Cette success story constitue une source d’inspiration et un modèle à suivre pour le reste de l’industrie, illustrant l’immense potentiel des approches basées sur les données dans les courses hippiques.
Quels sont vos principaux objectifs avec votre projet d’analyse des performances équines ? Et comment envisagez-vous de rendre ces outils accessibles aux entraîneurs du monde entier ?
Pour moi, le succès de Ciaron Maher Racing est à la fois une source d’inspiration clé et un modèle pour mes propres aspirations. Les réalisations remarquables de Ciaron ont été rendues possibles grâce à un investissement financier considérable et au soutien d’une grande équipe dédiée à l’innovation. Cependant, je reconnais que ce niveau de ressources et d’engagement est hors de portée pour la plupart des entraîneurs, qui opèrent souvent à une échelle beaucoup plus réduite avec des moyens limités pour se développer.
C’est là que je vois un potentiel immense pour un hub centralisé d’analyse et d’évaluation des performances équines—une plateforme où les entraîneurs pourraient soumettre leurs données et recevoir des évaluations et rapports complets en retour. En outre, ce hub offrirait une variété de ressources pédagogiques pour aider les entraîneurs à mieux comprendre et appliquer les enseignements tirés des données.
Dans ma vision, un tel hub permettrait de mutualiser les ressources, offrant aux entraîneurs de toutes tailles un accès aux avantages des données avancées sur les performances équines à une fraction du coût nécessaire pour développer ces capacités indépendamment. En regroupant les ressources, cette approche pourrait égaliser les chances, permettant aux entraîneurs d’améliorer leurs performances et leurs résultats sans subir le poids d’un investissement financier conséquent.
Ce projet est au cœur de mon travail actuel, et j’invite chaleureusement toute personne intéressée à contribuer à son développement à me contacter. De même, j’encourage les entraîneurs qui voient un potentiel dans les services que ce hub pourrait offrir à me joindre pour échanger.
Quelles seraient, selon vous, les trois valeurs qui décrivent le mieux le programme Equiscience dans le secteur équestre ?
Tout d’abord, j’ai été marqué par l’accent mis sur la compréhension de l’anatomie du cheval et le rôle essentiel d’un entraînement adéquat pour minimiser les risques de blessure. J’ai particulièrement apprécié la richesse des ressources pédagogiques fournies par des vétérinaires du monde entier, qui soulignent l’importance de l’entraînement, du conditionnement et de la gestion des charges pour réduire ces risques. Cette approche constitue l’un des aspects les plus précieux du programme.
Ensuite, la profondeur des données disponibles est véritablement impressionnante. La variété des variables analysables—telles que la vitesse, la récupération ou encore la locomotion—offre des opportunités quasi illimitées pour obtenir des analyses approfondies. Cette capacité permet également de détecter précocement d’éventuels problèmes pathologiques, un aspect qui m’a profondément marqué.
Enfin, l’une des plus grandes forces du programme réside dans sa capacité à transformer des données complexes en informations claires et compréhensibles. Grâce à des outils visuels et des graphiques, les informations deviennent non seulement accessibles mais également hautement exploitables.
Nous sommes engagés à promouvoir le bien-être tout en recherchant la performance. Avez-vous ressenti cette attention durant le programme ?
Absolument, et je l’ai vraiment ressenti. Les ressources pédagogiques fournies par les vétérinaires montrent clairement que le bien-être et la santé des chevaux sont des priorités pour tous les participants. De plus, les ressources de soutien étendues mises à disposition pour ceux en formation renforcent cet engagement. Il est évident que le bien-être, tant des chevaux que des humains, est au cœur du programme.
Le programme met également un fort accent sur la compréhension des signes précoces de problèmes pathologiques potentiels, un point qui a été systématiquement abordé tout au long de la formation. Un autre aspect remarquable est la capacité du programme à simplifier des données complexes, les rendant claires et facilement compréhensibles grâce à des outils visuels et des graphiques.
Merci, Nick, d’avoir partagé votre parcours avec nous. Nous sommes impatients de voir les succès et les progrès que vous et tous nos anciens élèves apporteront au domaine de la science des sports équestres. Nous vous souhaitons beaucoup de succès en tant qu’analyste de données.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le programme Equiscience et sur les avantages qu’il peut apporter à votre carrière, veuillez consulter la page web Equiscience.
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