Dans le monde des sports équestres, les chevaux de saut font face à des exigences physiques uniques qui nécessitent une préparation et des soins spécialisés. La Dr. Keila Coelho, vétérinaire brésilienne, adopte une approche innovante basée sur les données pour entraîner et soigner ces athlètes d’élite.
Aujourd’hui, grâce à sa participation au programme Advanced d’Arioneo et à l’utilisation d’outils comme Equimetre, la Dr. Coelho crée un lien entre science, technologie et sport pour optimiser les performances tout en garantissant le bien-être des chevaux. Dans cette interview, elle partage son parcours, ses idées et sa vision de l’avenir de la médecine vétérinaire dans le monde du saut d’obstacles.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours en tant que vétérinaire spécialisée dans le saut d’obstacles ?
Je m’appelle Keila Coelho. Je suis vétérinaire brésilienne, spécialisée en endocrinologie. Ma spécialisation dans les chevaux de saut est relativement récente, mais elle a une grande importance pour moi. J’ai passé la majeure partie de ma carrière à travailler avec les animaux de compagnie, jusqu’au jour où l’on m’a demandé d’intervenir auprès d’un cheval qui subissait de nombreuses blessures. À peu près au même moment, une collègue m’a sollicitée pour un autre cheval, qu’elle soupçonnait de souffrir de troubles endocriniens. Il s’est avéré qu’il souffrait de PPID, une forme de maladie de Cushing. Après un mois de traitement, le cheval a complètement récupéré et a pu reprendre les compétitions de saut. Le plus incroyable, c’est qu’il a progressé et a commencé à gagner toutes les compétitions.
Cette expérience a été extrêmement gratifiante et a marqué le début de ma carrière avec les chevaux. Aujourd’hui, je travaille exclusivement avec eux.
Comment avez-vous entendu parler du programme Advanced ?
Je faisais des recherches sur Equimetre après un voyage en Angleterre dans le cadre de mes études de doctorat en février. Un de mes professeurs m’a présenté l’outil, et en cherchant davantage d’informations, je suis tombée sur le programme Advanced sur le site internet d’Arioneo.
Quels sont, selon vous, les points forts du programme Advanced ?
Le programme a été extrêmement bénéfique pour ma carrière. À mon avis, il est essentiel de savoir évaluer objectivement la performance d’un cheval et de pouvoir démontrer aux clients l’efficacité d’un traitement. Cette dernière est une notion subjective, chacun en a sa propre définition, mais les données permettent de la rendre mesurable et concrète.
Le programme Advanced m’a appris à analyser les données, à suivre l’évolution de la santé du cheval, et à améliorer les performances grâce à ces informations. J’ai aussi découvert une technologie très différente de ce que nous utilisons au Brésil. Je comprends maintenant combien il est important de s’appuyer sur des données objectives pour valider les décisions médicales.
Je recommande vivement ce programme : c’est un outil précieux pour tout professionnel souhaitant allier performance et médecine fondée sur des preuves.
Y a-t-il un concept ou une compétence que vous avez particulièrement aimé découvrir ou développer ?
Oui, j’ai particulièrement apprécié apprendre à utiliser les données comme le pourcentage de récupération et les paramètres locomoteurs. Ce sont des indicateurs essentiels, et je ne savais pas comment les interpréter ni les appliquer avant. Je les utilise désormais régulièrement pour élaborer des stratégies de compétition.
Vous avez récemment suivi l’entraînement d’un cheval de saut grâce aux données, et il a remporté la compétition. Pouvez-vous nous en dire plus sur les données que vous avez analysées et comment elles vous ont aidée à ajuster son entraînement ?
Ce cas était intéressant car je n’avais qu’une semaine pour préparer le cheval à la compétition, ce qui représente un délai très court. Grâce à l’analyse des données, j’ai pu identifier des points à améliorer, mais il n’y avait pas assez de temps pour tout adapter par l’entraînement.
J’ai alors utilisé mes connaissances en endocrinologie pour tester le cheval sur certains marqueurs hormonaux. J’ai mis en place une cure ciblée pour améliorer ses performances, et cela a été efficace. Le dispositif a également montré que le cheval était stressé : ses taux de lactate (détectés par analyse sanguine) étaient élevés, et il travaillait en zone d’effort maximal pendant toute la durée de la compétition.
Planifier la récupération après la compétition a également été un défi. L’objectif était d’élaborer une stratégie adaptable pour les futures compétitions.
Quel est, selon vous, le paramètre principal à surveiller chez un cheval de saut ?
L’utilisation des données pour les chevaux de saut est très instructive. Ils sont très différents des chevaux de course, et leur entraînement doit être adapté en conséquence. Les compétitions de saut sont physiquement éprouvantes, et c’est impressionnant de voir les efforts qu’ils fournissent pour franchir les obstacles. Pour cette raison, le pourcentage de récupération est selon moi, un paramètre clé. Il donne une bonne indication de leur état général.
Si vous deviez résumer le programme Advanced dans le contexte du saut d’obstacles ?
Il est essentiel d’analyser les données pour prévenir les blessures et améliorer les performances.
Nous cherchons à promouvoir le bien-être tout en visant la performance. Avez-vous senti cet équilibre dans le programme ?
Absolument. Comme je l’ai déjà mentionné, il est crucial de bien préparer les chevaux pour éviter les blessures. J’ai particulièrement aimé la session animée par un vétérinaire qui parlait des, comme les saignements pulmonaires. Cela nous a permis de savoir à quel moment éviter certains types d’effort.
Les problèmes pulmonaires sont des soucis récurrents que nous rencontrons au Brésil dans le monde du saut d’obstacles, mais que nous avons souvent du mal à évaluer. C’est pourquoi ce programme a été si pertinent pour moi.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets professionnels ?
J’ai récemment lancé une entreprise axée sur l’optimisation des performances équines.
Notre objectif est désormais de développer ce type de technologie dans d’autres disciplines sportives au Brésil et de sensibiliser à l’importance de la prévention des efforts et des blessures.
Comment voyez-vous l’avenir de la médecine vétérinaire et de l’entraînement sportif avec l’intégration des technologies et des données ?
C’est une véritable révolution. Des appareils comme Equimetre permettent d’évaluer certains aspects que je ne maîtrise pas, comme l’orthopédie. Parfois, la technologie m’aide à déterminer s’il est nécessaire d’envoyer un cheval chez un spécialiste, ce qui permet de prévenir les blessures.
J’ai également utilisé les données pour suivre l’impact d’une cure de compléments ou pour personnaliser un entraînement ou un traitement. Selon moi, la technologie doit accompagner notre expertise, pas la remplacer, et nous guider vers des décisions plus précises.
Quel conseil donneriez-vous aux vétérinaires ou entraîneurs qui souhaitent utiliser les données pour optimiser la performance de leurs chevaux ou rejoindre le programme Advanced ?
Je leur dirais d’y aller sans hésiter. C’est une excellente occasion d’élargir ses connaissances. Cela dépendra de chacun, mais pour moi, cela a vraiment ouvert de nouvelles perspectives et m’a apporté des outils très utiles dans mon travail.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Ce fut une très belle expérience pour moi. J’ai beaucoup apprécié mon séjour en Angleterre. C’était très intéressant de voir comment l’Europe travaille avec les chevaux. C’est vraiment différent du Brésil. Je sais que ce sera un défi d’introduire cette approche auprès des vétérinaires brésiliens mais je sais que nous y arriverons.
Merci, Keila, pour avoir partagé votre parcours inspirant avec nous. Nous avons hâte de voir les succès et les contributions que vous et nos anciens élèves continuerez d’apporter au domaine des sciences du sport équin.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur les programmes Essentials & Advanced et découvrir comment ils peuvent enrichir leur carrière, veuillez visiter la page dédiée aux programmes.
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📸 Photo : Keila Coelho